Mis en vente vendredi, Van Houtte risque de se voir démantelé et réparti entre différents acheteurs.

Mis en vente vendredi, Van Houtte risque de se voir démantelé et réparti entre différents acheteurs.

Les experts ont plusieurs hypothèses à savoir qui pourrait s'intéresser au spécialiste québécois du café, mais certains s'entendent pour avancer celle-là.

«C'est une compagnie qui s'est développée en se diversifiant, explique Louis Hébert, spécialiste des fusions et acquisitions à HEC Montréal. On intéresse qui dans ce temps-là ?»

Van Houtte vend du café au détail principalement au Canada, offre des services de café dans les bureaux de travail au Canada et aux États-Unis, et exploite un réseau de bistrots au Québec et à Ottawa. Des créneaux plus souvent occupés par des compagnies distinctes.

«Une issue possible est que certains acheteurs ne seront pas intéressés à l'ensemble des activités intégrées de manufacture, de marketing et de services», opine l'analyste David Newman, de la Financière Banque Nationale.

Plusieurs types d'entreprises, surtout à l'extérieur du Canada, sont pressenties comme acheteuses.

M. Newman mentionne les géants américains Coca-Cola et Pepsi, qui cherchent selon lui à croître au-delà du secteur des boissons gazeuzes, arrivé à maturité en Amérique du Nord.

Il regarde aussi du côté des fournisseurs de services alimentaires, qui pourraient vouloir pénétrer davantage les milieux de travail, des fournisseurs de produits alimentaires emballés comme Kraft ou Procter & Gamble, des chaînes de bistrots comme Tim Horton's, Starbucks et Second Cup, et enfin des fonds d'investissement.

Chez Scotia Capital, l'analyste Anthony Zicha s'attarde aux américaines Green Mountain (distribution de café) et Aramark (services alimentaires incluant le café au bureau).

Il considère aussi que des compagnies européennes, comme Tchibo Holdings et Segafreddo Zanetti, pourraient se servir de Van Houtte pour percer le marché nord-américain.

Comme Le Château récemment, Van Houtte pourrait également renoncer à une vente faute d'offre d'achat intéressante.

La croissance de l'entreprise a stagné ces dernières années, ce que Louis Hébert explique par un certain éparpillement.

«Quand on diversifie, c'est difficile de se concentrer sur un secteur, alors qu'on fait face à des concurrents spécialisés et différents, analyse-t-il. C'est une stratégie difficile à supporter.»

Peut-être à cause de cette approche, Van Houtte a raté le virage des bistrots d'atmosphère pris par Starbucks et Secund Cup, ajoute-t-il.

«Ils se sont centrés sur une offre de bon café, alors que Starbucks propose en plus l'occasion d'une expérience et d'un fashion statement. Je ne crois pas que le réseau des 60 bistrots sera considéré comme le joyau de la compagnie.»

L'analyste Anthony Zicha évalue les probabilités d'une transaction à seulement 60 %.

Entre autres obstacles, il mentionne celui du réseau «complexe» de partenariats et de franchises de Van Houtte aux États-Unis.

Une structure qu'il soupçonne d'avoir entraîné des difficultés au sud de la frontière.

Van Houtte ne détaille pas sa performance par pays, mais l'analyste croit qu'elle ets moins efficace aux États-Unis qu'au Canada.