Ce n'est pas M. Théophane Turgeon qui est le propriétaire de Théo Turgeon Équipement de Québec. Le président et directeur général de cette compagnie qui a pignon sur rue au 575, rue Marais, à Québec, s'appelle Gaétan Allard. Et si M. Allard en est arrivé là, à la direction d'une compagnie qui embauche 24 employés et dont les activités de vente couvrent tout l'est du Canada, des frontières du Manitoba à Saint-Jean Terre Neuve, c'est tout simplement parce qu'il a su prendre son avenir en main.

Ce n'est pas M. Théophane Turgeon qui est le propriétaire de Théo Turgeon Équipement de Québec. Le président et directeur général de cette compagnie qui a pignon sur rue au 575, rue Marais, à Québec, s'appelle Gaétan Allard. Et si M. Allard en est arrivé là, à la direction d'une compagnie qui embauche 24 employés et dont les activités de vente couvrent tout l'est du Canada, des frontières du Manitoba à Saint-Jean Terre Neuve, c'est tout simplement parce qu'il a su prendre son avenir en main.

Entrer dans l'édifice qui abrite la compagnie Théo Turgeon Équipement Inc c'est, pour un homme, l'équivalent d'aller magasiner chez Simons pour une femme. Une jouissance. Une récréation. Une aventure de petit gars. Le paradis des petits moteurs. Comme quoi ? Comme les souffleuses à neige de marque Simplicity ; comme les petits tracteurs à gazon Massey Ferguson ; comme tous les outils de marque Shindaiwa (des taille-herbe, des émondoirs, des rotoculteurs, des coupe-bordures, des taille-haie articulés ou non, des scies mécaniques, évidemment, des souffleurs à feuille, des balais-brosses à moteur de toutes les formes, des débroussailleuses, des découpeuses à disque pour le grès, pour l'asphalte pour le beton et quoi encore, etc). Théo Turgeon Équipement Inc ce sont quelque 150 produits différents en inventaire et à peu près 5000 pièces pour le service après-vente.

Sauf qu'on ne peut pas magasiner chez Théo Turgeon Équipement. Ce n'est pas un magasin de détail mais un grossiste. "Nous, on reçoit des boîtes dans des containers, on les sort du container et on les revend dans tout l'est du pays à un bon millier de clients qui ont su nous faire confiance", précise M. Allard au Soleil.

Gaétan Allard est né à Saint-Casimir de Portneuf en mars 1945. Beau village mais sans industrie. Il y avait bien ce que tout le monde appelait la "shop de veneer", une fonderie, une meunerie et un manufacture de bâtons de hockey que l'on pouvait se procurer à 25 ¢ chacun au milieu des années 50, mais c'est à peu près tout. Les rondelles (pucks) étaient fournies gratuitement par les deux embouteilleurs de la place, (Coke et 7-Up) qui se débarrassaient ainsi des rondelles de caoutchouc abîmées qui n'assuraient plus l'étanchéité de l'embouteillage. On appelait ça des "pucks vides" à cause du trou qu'il y avait dans le milieu pour accueillir la bouteille durant l'opération. Évidemment, à ce prix-là, tous les petits garçons de Saint-Casimir jouaient au hockey, même l'été. Et Gaétan Allard était déjà un gars qui savait patiner, esquiver l'adversaire et aller droit vers le but.

Gaétan Allard a cependant rapidement pris conscience qu'il ne pouvait pas assurer son avenir à Saint-Casimir. Il a complété ses études secondaires à Montréal d'abord, au Collège Mont-Saint-Louis, puis, pendant trois ans, à l'Académie La Salle de Trois-Rivières. Pensionnaire partout. Il est venu à Québec pour compléter ses études supérieures en administration à l'Université Laval, d'où il a gradué en 1967. Dans ces années-là, l'Universitatis Lavallensis décernait encore ses beaux grands diplômes rédigés en latin. Celui de Gaétan Allard est bien en vue dans son bureau.

C'est avec la CIBC que M. Allard a démarré sa carrière professionnelle, à Montréal où il cumula, pendant cinq ans, divers postes administratifs. Mais au début des années 70, il fut envoyé à Québec comme directeur de la Banque de Commerce de La Canardière. Il y demeurera deux ans avant d'entrer comme contrôleur pour Théo Turgeon Équipement Inc dont les bureaux étaient, à l'époque, situés sur le boulevard Hamel.

À partir de là l'aventure devient rocambolesque en quelque sorte. M. Turgeon vend son entreprise en 1982, mais Gaétan Allard demeure au service du nouvel employeur jusqu'en 1984. Il quitte ensuite la compagnie pour offrir ses services chez Stihl Canada, une entreprise concurrente qui se spécialise dans le même genre de commerce. Mais en 1990. Théo Turgeon revient sur sa décision et bien qu'il ait vendu son entreprise huit ans plus tôt, il se relance en affaires, sous le même nom qu'avant, mais cette fois sur la rue Marais où il vient de se dénicher un nouvel immeuble. Voilà qui ne faisait pas l'affaire de l'acheteur de l'époque qui rapliqua par une poursuite civile et l'affaire se régla finalement à l'amiable. Théo Turgeon pouvait donc reprendre son nom et son commerce, sauf qu'il tenait à être secondé par des hommes de confiance et pour lui, Gaétan Allard s'avérait être le gars qu'il cherchait. Il le trouva évidemment chez Stihl pour lui faire une offre que celui-ci ne pouvait refuser.

Cinq ans plus tard, en 1995, le fondateur vend son commerce à ses deux meilleurs employés. Gaétan Allard devient propriétaire à 60 % de l'entreprise avec Guy Charron, le contrôleur, qui lui devient copropriétaire à 40 %.

En 2005, les affaires allaient si bien pour l'entreprise que les deux propriétaires de Théo Turgeon Inc ont presque doublé la superficie d'entreposage et ont agrandi de 13 000 pieds carrés un hangar qui couvrait déjà 19 800 pieds carrés.

Au moment où vous lisez ces lignes, c'est tout le système informatique et le site Internet qui sont en révision. "On le modernise ; on prépare une meilleure base ; une plate-forme plus moderne dans le but de récolter des informations plus précises, pour faciliter la gestion de l'inventaire. C'est long mais ça vaut la peine d'attendre. Tout sera prêt dans quelques mois."

pchampagne@lesoleil.com

© 2006 Le Soleil. Tous droits réservés.