Le Régime de retraite des enseignants ontariens (Teachers) entend s'opposer à un investissement de 1,5 milliard US dans Magna International (T.MG) par le milliardaire russe Oleg Deripaska, de crainte qu'il n'y détienne une trop grande influence.

Le Régime de retraite des enseignants ontariens (Teachers) entend s'opposer à un investissement de 1,5 milliard US dans Magna International [[|ticker sym='T.MG'|]] par le milliardaire russe Oleg Deripaska, de crainte qu'il n'y détienne une trop grande influence.

Les actionnaires du plus important fabricant de pièces automobiles au Canada se prononceront aujourd'hui (mardi) sur une proposition du fondateur Frank Stronach prévoyant la cession d'une partie des pouvoirs décisionnels détenus par sa famille à M. Deripaska.

La manoeuvre vise à ouvrir le marché russe au fabricant ontarien.

Magna cherche à diversifier ses débouchés hors des États-Unis où le marché de l'automobile stagne. L'opposition de Teachers fait suite à un rapport de la firme-conseil Institutional Shareholder Services favorable à la transaction.

«Les conséquences économiques ne seraient pas avantageuses pour les actionnaires», a déclaré en entrevue Brian Gibson, vice-président principal aux investissement des capitaux propres.

La proposition prévoit que M. Deripaska «aura droit de regard sur 50% des nominations au conseil, tout en ne détenant que 20% du capital», a indiqué lundi la caisse de retraite par voie de communiqué.

La participation de Teachers dans Magna, calculée d'après le cours de clôture de vendredi dernier, soit 93,41$ l'action, s'élève à 41,3 millions. Cela fait de Teachers le 39e actionnaire en importance de Magna.

Si la proposition de M. Stronach est approuvée, la société de portefeuille de M. Deripaska, Basic Element, deviendra le plus gros actionnaire de Magna, avec 20 millions d'actions privilégiées.

Basic Element contrôle le constructeur automobile russe OAO GAZ par l'entremise de la filiale Russian Machines et est aussi présente dans les secteur de l'énergie et de la machinerie.

Controverse

Les projets de collaboration entre MM. Stronach et Deripaska n'ont pas été sans controverse.

Le financier russe a vu son visa américain révoqué "tant que ne seront pas résolues certaines questions non détaillées soulevées" par le gouvernement américain, a indiqué Magna le 2 août.

«Cette transaction est si répugnante à nos yeux que cette personne n'est pratiquement plus d'aucun intérêt», a dit M. Gibson, qui a cependant refusé de commenter davantage les activités de M. Deripaska.

Il n'est pas nécessaire que Magna cède autant de pouvoirs à un investisseur étranger pour élargir son marché en Russie, a ajouté M. Gibson.

«Il y a plein de gens qui investissent en Russie sans céder une partie du contrôle de leur entreprise.»

Institutional Shareholder Services, affirme que la transaction aidera Magna à accroître sa présence hors des frontières de l'Amérique du Nord et qu'elle mérite l'approbation des actionnaires.

Lundi, l'action de Magna s'échangeait à 93,69$ à la Bourse de Toronto, en hausse de 28 cents. Elle s'est appréciée de 7,7% depuis le 9 mai, la veille de l'annonce de la transaction.