La partie de poker qui se joue pour acheter BCE (T.BCE) n'est peut-être pas terminée: certains des perdants écartés samedi par la caisse de retraite Teachers pourraient préparer une offre supérieure.

La partie de poker qui se joue pour acheter BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] n'est peut-être pas terminée: certains des perdants écartés samedi par la caisse de retraite Teachers pourraient préparer une offre supérieure.

Telus [[|ticker sym='T.T'|]] a confirmé lundi qu'elle laissait la porte ouverte à «toutes les options», tandis que le groupe Cerberus Capital Management laissait filtrer dans certains médias qu'il examinait aussi ses possibilités.

«Je crois que ce round est terminé, a expliqué à La Presse Affaires Iain Grant, directeur général du groupe de consultants en communications Seaboard Group. Aujourd'hui, nous avons un gagnant. Et nous avons un prix. Mais nous avons également un certain nombre de perdants qui, jusqu'à la semaine dernière, se disaient intéressés à acheter l'entreprise. Je ne crois pas que cet intérêt se soit subitement évanoui. Et je crois qu'il va y avoir un deuxième round.»

Le conseil d'administration de BCE a accepté samedi une offre d'un groupe dirigé par la firme ontarienne Teachers Private Capital de 51,7 milliards de dollars, le plus gros montant jamais offert pour une entreprise canadienne. L'offre équivaut à 42,75$ pour chaque action de BCE, un chiffre supérieur à tout ce qui avait circulé dans les jours précédents. Mais Iain Grant, du Seaboard Group, croit que les enchères pourraient grimper davantage.

«Dans un encan, le gagnant paie toujours plus que ce que tout le monde avait prévu», rappelle-t-il. D'autant plus que Telus, une entreprise que plusieurs voyaient comme l'acheteur le plus logique jusqu'à ce qu'elle se désiste subitement la semaine dernière, est dirigée par un homme reconnu pour miser gros.

«Darren Entwistle a toujours eu la capacité de voir plus loin que ce que le marché voit aujourd'hui. Il y a cinq ans, il a été critiqué pour avoir payé trop cher pour Clearnet. Et tout le monde dit aujourd'hui que c'est la meilleure chose qui est arrivée à Telus», dit M. Grant.

Lundi férié oblige, la Bourse de Toronto était fermée lundi, empêchant de voir la réaction du marché à la plus grande transaction canadienne de l'histoire. Mais la nouvelle a eu son impact à New York, où s'échange aussi le titre de BCE. L'action a gagné 4,39% pour clôturer à 39,45$US, hier, tout prêt du prix de 40,13$US offert par Teachers et ses partenaires.

Chose certaine, la fête du Canada n'a pas empêché les hypothèses concernant la suite des choses de circuler. Plusieurs analystes ont souligné qu'à défaut d'avoir mis la main sur BCE, les grands fonds d'investissements comme Kohlberg Kravis Roberts (KKR) ou Cerberus pourraient maintenant tourner leur appétit... vers Telus.

M. Grant, verrait bien quant à lui les gens de Cerberus et de Telus se tendre la main pour acquérir BCE. «Cerberus a fait preuve de beaucoup de créativité dans son offre. Si Telus s'alliait à Cerberus, ça pourrait produire des choses intéressantes», dit-il.

Teachers Private Capital, le bras d'investissement privé de la Caisse de retraite des employés de l'Ontario, a raflé la mise pour BCE à l'aide de ses partenaires Providence Equity Partners et Madison Dearborn Partners. Le groupe a battu les offres d'un groupe dirigé par Cerberus en partenariat avec CanWest Global Communications, Hoopp (Hospitals of Ontario Pension Plan) et le particulier Richard Li, et d'un autre formé par le Régime de pension du Canada et KKR.

«Aujourd'hui, nous avons un gagnant mais plusieurs perdants, dit M. Grant. Et si ceux-ci sont toujours intéressés, on pourrait voir de nouveaux montages financiers.»