Quelque 150 ouvriers s'affairent à remettre sur pied le chantier naval Davie Québec en vue de la relance des activités en août, après que le chantier - le plus gros au Canada et un des plus anciens - soit passé à un cheveu d'être liquidé.

Quelque 150 ouvriers s'affairent à remettre sur pied le chantier naval Davie Québec en vue de la relance des activités en août, après que le chantier - le plus gros au Canada et un des plus anciens - soit passé à un cheveu d'être liquidé.

Trois navires de 130 mètres, utilisés pour la construction en mer et d'une valeur globale de 400 M$ US, y seront construits au cours des prochaines années.

Le premier doit être livré en avril 2009, et d'ici un an, le chantier s'attend à employer environ 600 personnes à temps plein.

Fondé en 1825, à l'aube de la révolution industrielle au Québec, le chantier comptait quelque 5000 employés au sommet de sa gloire. Il a mis au monde une véritable flotte de navires de guerre pendant la Deuxième Guerre mondiale et a continué à prospérer pendant quelques dizaines d'années.

Après être passé entre plusieurs mains, le chantier est acheté en 1998 par la compagnie Dominion Bridge. Celle-ci fait toutefois faillite en 2001, en dépit d'une aide de plus de 100 M$ obtenue du gouvernement du Québec.

«Nous avons coulé avec eux», a expliqué Denis Fournier, un responsable des opérations et de la formation à Davie.

Le chantier est alors passé à un cheveu d'être rayé de la carte. Aujourd'hui encore, un gigantesque hangar est rempli de caisses de tuyaux et d'outils numérotées, prêtes à être vendues à l'encan.

Davie Québec ne doit sa survie qu'à l'entreprise norvégienne Teco Management, qui a mis la main dessus en 2006 au prix d'aubaine de 28,4 M$, en plus d'avantages fiscaux et de prêts garantis obtenus des gouvernements provincial et local.

Quatre mois plus tard, Teco signe un contrat avec une autre entreprise norvégienne, Cecon ASA, pour la construction de trois navires et une option pour trois autres.

Cette entente, combinée à une reprise dans le secteur de la construction navale et à la robustesse de l'exploration énergétique en mer en Norvège, ressuscite le chantier québécois après une faillite de 10 ans, explique son président Gilles Gagné.

«Le marché que nous avons maintenant n'est pas la situation d'il y a deux ou cinq ans, a-t-il dit. C'est le marché qui est responsable de cette occasion. Actuellement, nous recevons plus d'appels en une semaine qu'en un an il y a sept ou huit ans.»

Le chantier ne retrouvera probablement jamais sa gloire des années 1960 ou 1970, poursuit-il, puisque les gigantesques navires cargo et les traversiers sont maintenant construits en Chine. Davie Québec se concentrera plutôt sur les navires sophistiqués, les plateformes et les autres équipements utilisés par le secteur pétrolier.

À long terme, il tentera aussi de reprendre la construction des navires militaires sophistiqués.

«Nous n'essaierons pas de rivaliser avec (les chantiers asiatiques) pour des navires ordinaires, des citernes ou des choses du genre, a dit M. Gagné. C'est plus facile de rivaliser sur ce marché, celui de l'exploration en mer, et les produits de grande valeur qui n'intéressent pas nécessairement ces chantiers.»