Même si ses stations de radio traînent la patte au Québec, l'ontarienne Corus Entertainment (T.CJR.B) est aux prises avec un beau problème : que va-t-elle faire de tout son argent ?

Même si ses stations de radio traînent la patte au Québec, l'ontarienne Corus Entertainment [[|ticker sym='T.CJR.B'|]] est aux prises avec un beau problème : que va-t-elle faire de tout son argent ?

«Elle va probablement racheter davantage de ses actions, avance l'analyste Carl Bayard, de Valeurs mobilières Desjardins. Cela continuera à donner du tonus à son titre».

Le deuxième radiodiffuseur au pays (98,5 FM, CKOI, CKAC Sports, etc.) et propriétaire de stations de télé spécialisées (Teletoon, YTV, etc.) possède déjà un programme qui lui permet de racheter 1,5 million d'actions d'ici février 2008.

Pour les six premiers mois de l'exercice en cours, elle a acquis, puis annulé, 62 900 actions de classe B non votantes à un prix moyen de 41,28 $ l'action.

«Au cours des prochains trimestres, Corus devrait augmenter considérablement sa cadence de rachat», pense-t-il. L'analyste souligne que Corus a les moyens de passer à l'offensive puisqu'elle génère beaucoup de liquidités. À son avis, elle produira 114 millions de dollars de flux monétaires libres (free cash flow) cette année.

M. Bayard souligne que Corus n'a pas à faire d'efforts supplémentaires pour rembourser sa dette.

Son ratio dette/BAIIA (bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements) est de 2,5 fois alors que les dirigeants sont à l'aise avec un niveau de 3 à 3,5 fois, précise-t-il.

Par ailleurs, il constate qu'il y a peu d'acquisitions intéressantes à l'horizon.

Forte de ses liquidités, la société a profité de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, cette semaine, pour annoncer une augmentation annuelle de 14 cents l'action de son dividende.

Ce faisant, le nouveau taux annuel pour les actions de classe A et de classe B sont respectivement de 99 cents et de 1 $ (en hausse par rapport à 85 cents et 86 cents).

Du coup, le rendement du dividende passe à 2,1%.

«Le conseil d'administration reverra la politique de dividende sur une base trimestrielle et une hausse supplémentaire n'est pas exclue», affirme l'analyste.

L'objectif de Corus est de retourner l'équivalent de 70 % des flux monétaires libres aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachat d'actions, rappelle-t-il.

Carl Bayard recommande l'achat de l'action de Corus. Il s'agit d'ailleurs de son titre « favori » dans le secteur. Son prix cible est de 58 $ d'ici un an.

Selon Bloomberg, 10 analystes recommandent l'achat du titre. Deux suggèrent de le conserver et personne propose de le vendre.

Leur cours cible moyen est de 54 $ d'ici les 12 prochains mois. Il s'agit d'un gain potentiel d'environ 15 % par rapport au cours actuel.

«C'est un titre intéressant pour les investisseurs car, en plus du rachat d'actions et de la hausse de son dividende, elle pourrait devenir une cible d'achat d'ici deux ou trois ans», prévoit l'analyste.

À court terme, il ne s'attend pas à ce que Corus soit achetée.

«Cet automne, le CRTC se penchera sur la concentration de la propriété dans le secteur des médias, dit-il. Il ne faut pas s'attendre à des mouvements durant cette période».

Ensuite, ajoute-t-il, il faudra laisser le temps à CanWest (Alliance Atlantis) et à CTV Globemedia (CHUM) de digérer leurs acquisitions.

«Quand ce sera fait, Corus pourrait se faire courtiser », dit M. Bayard. D'ici là, la société pourrait avoir le temps d'améliorer la rentabilité de ses 14 stations de radio du Québec.

L'an dernier, ce groupe n'a affiché qu'une maigre marge bénéficiaire (BAIIA) de 4% comparativement à 33% pour les autres stations canadiennes.

Au deuxième trimestre, la compagnie a toutefois profité d'une croissance des revenus de télé de 7,8%.

Au cours des mois de décembre à février, Corus a enregistré un profit net de 19,6 millions (45 cents l'action) en hausse de 29% par rapport à la même période l'an dernier.