Anémique. Telle était la rentabilité récente de Corus Radio (T.CJR.B) au Québec, ont confirmé mardi ses patrons torontois en présentant les résultats trimestriels de Corus Entertainment, plutôt bons d'ailleurs.

Anémique. Telle était la rentabilité récente de Corus Radio [[|ticker sym='T.CJR.B'|]] au Québec, ont confirmé mardi ses patrons torontois en présentant les résultats trimestriels de Corus Entertainment, plutôt bons d'ailleurs.

N'empêche, Corus Radio s'attend à un regain de la rentabilité au Québec avec la réorganisation de son actif de 14 stations, dont la récente conversion de la montréalaise CKAC en station de sports.

Aussi, le transfert de stations régionales de la bande AM au FM devrait être complété en juin, après la récente approbation du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications caanadiennes (CRTC).

Cette conversion s'accompagne de la création d'un réseau d'informations, Corus Nouvelles, avec cinq pôles régionaux, dont Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières.

«Cette restructuration nous rapprochera davantage de ces marchés régionaux et de leurs dollars (de revenus publicitaires). Nous serons aussi en meilleure position pour concurrencer les stations d'Astral Media et de Cogeco», a dit John Cassaday, président et chef de la direction de Corus Entertainment.

Outre la radio, au Québec mais surtout au Canada anglais, la société Corus est aussi un important producteur et diffuseur de télévision spécialisée anglophone.

Pour redresser sa rentabilité anémique au Québec, par rapport au reste du Canada, Corus Radio mise davantage sur la hausse de ses revenus plutôt que d'autres compressions des coûts.

Dans la région de Montréal, où tout le groupe est sous un même toit à la Place Bonaventure depuis l'an dernier, Corus Radio compte surtout sur un redressement des résultats de CKOI, sur la bande FM, et de CKAC.

«Des efforts importants de réduction des coûts ont été faits au Québec qui ont provoqué de nombreux changements parmi les actifs et le personnel. Ce qu'il faut, maintenant, c'est de rentabiliser ces efforts en rehaussant les parts de marché et les revenus de nos stations», a indiqué M. Cassaday, au cours d'une téléconférence avec des analystes.

Parmi les résultats financiers de Corus discutés hier, en mi-exercice 2007, c'est toutefois la divulgation des marges bénéficiaires régionales de Corus Radio, pour des trimestres antérieurs, qui a suscité plusieurs questions d'analystes.

Corus a confirmé que, durant l'exercice 2006, ses 14 stations au Québec n'avaient dégagé qu'une marge de 4% en bénéfice d'exploitation (avant intérêt, amortissement et impôt).

En comparaison, ses stations de radio dans le reste du Canada, plus nombreuses, ont dégagé une marge bénéficiaire de 33%.

«Nous divulguons ces chiffres régionaux pour montrer que Corus Radio est un bon gestionnaire, au-delà du redressement en cours au Québec. La majorité de nos stations ont une rentabilité élevée autour de 30%, et non le contraire», a insisté M. Cassaday.

Interrogé par un analyste sur la pertinence pour Corus Radio de demeurer au Québec, John Cassaday a rétorqué: «Nous ne resterions pas dans ce marché si nous n'y voyions pas un bon potentiel de croissance des revenus, avec une rentabilité plus acceptable.»

Cela dit, les plus récents résultats consolidés de Corus montrent qu'un regain de 6% de ses revenus totaux au deuxième trimestre de 2007 l'a mené à un profit net de 19,5 millions.

À pareille date l'an dernier, Corus avait annoncé une perte nette de 65,7 millions, en raison d'importants frais spéciaux de financement.

Au niveau du bénéfice d'exploitation, avant les frais financiers, la hausse d'une année à l'autre atteint 12% au deuxième trimestre de 2007.

La rentabilité de la division de télévision a progressé le plus, avec un gain presque deux fois supérieur à celui de Corus Radio.

En Bourse, les investisseurs ont apprécié ces résultats améliorés. L'action de Corus Entertainment a bondi de 5%, à 47,02 $. Elle demeure toutefois sous son sommet de 49,99 $ atteint en février dernier.