Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, est proclamé personnalité 2006 du secteur de l'économie par les sociétaires et abonnés de la Presse Canadienne et de NTR.

Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, est proclamé personnalité 2006 du secteur de l'économie par les sociétaires et abonnés de la Presse Canadienne et de NTR.

Les directeurs des sections financières des médias canadiens écrits et parlés ont choisi M. Flaherty principalement pour la décision de son gouvernement d'imposer les fiducies de revenus au même titre que les autres entreprises, dès 2011.

Au fil des ans, ces fiducies ont privé le gouvernement du Canada de centaines de millions de dollars en revenus d'impôt.

Le ministre avait surpris Bay Street en faisant son annonce, le 31 octobre dernier.

M. Flaherty a reçu 51 des 139 votes exprimés lors de la consultation menée par la Presse Canadienne et son service radio, NTR.

En étant sacré personnalité de l'année du secteur de l'économie, il a supplanté l'ex-magnat de la presse Conrad Black, dont les déboires financiers et judiciaires lui ont valu de remporter la palme durant trois années consécutives.

Le ministre conservateur a aussi coiffé le co-chef de la direction de Research in Motion, Jim Basillie, qui s'est illustré cette année en faisant une offre pour acheter les Penguins de Pittsburgh, une équipe de la Ligue nationale de hockey.

Aux yeux de plusieurs, M. Flaherty est à l'origine de la première promesse non tenue des conservateurs, en plus d'avoir contribué, du jour au lendemain, à un recul de 20 milliards $ sur les marchés boursiers.

Témoignant de la disgrâce dans laquelle le ministre est tombé aux yeux du secteur financier, une société d'investissement a choisi de mettre sa photo sur sa carte de souhaits du temps des Fêtes en ajoutant la phrase: «Joyeux Noël à tous, sauf lui».

D'autres soutiennent toutefois qu'il a pris la décision courageuse en éliminant une manière de contourner l'impôt qui menaçait de faire perdre des milliards de dollars en recettes fiscales au gouvernement fédéral, alors qu'un nombre croissant de sociétés choisissaient d'adopter la structure avantageuse des fiducies de revenus.

M. Flaherty ne regrette aucunement sa décision, affirmant que les Canadiens ont réalisé l'ampleur de sa portée.

«C'était la bonne décision à prendre afin de protéger les intérêts à long terme du Canada et des Canadiens, a déclaré récemment M. Flaherty lors d'une entrevue. Et c'est pour cette raison que je ne changerais rien, pas plus que je n'ai l'intention de changer quoi que ce soit, dans l'annonce qui a été faite le 31 octobre dernier.»

La tendance du ministre Flaherty à dire ce qu'il pense sans s'encombrer de détails inutiles ne surprend pas la plupart de ses collègues et amis.

Ceux-ci décrivent l'ancien avocat, qui célébrera samedi son 57e anniversaire de naissance, comme quelqu'un de déterminé qui n'aime pas les compromis et qui se soucie peu de sa popularité: des traits de caractère qui peuvent être des armes à double tranchant dans l'arène politique.

Jim Flaherty a tenté en vain à deux reprises d'obtenir le leadership du Parti conservateur de l'Ontario.

Il refuse toujours de modérer ses opinions tranchées sur plusieurs sujets: il veut rendre illégales les grèves des enseignants et faire emprisonner les sans-abri si ceux-ci refusent d'aller dans des refuges ou dans des centres de traitement, même si ces points de vue lui valent plusieurs critiques, même au sein de son propre parti.

«Soit vous aimez Jim, soit vous ne l'aimez pas, fait remarquer Frank Klees, qui a fait partie du cabinet de l'ex-premier ministre ontarien Mike Harris avec Jim Flaherty. Bien franchement, je crois que son attitude est: voici qui je suis. Voici ce que je crois. Ceci est la décision que je crois être la bonne. Vous allez décider si vous m'aimez ou pas, mais je ne vais pas m'obstiner avec vous.»

Jim Flaherty est né à Lachine. C'est le sixième d'une famille de huit enfants.

Ses talents de hockeyeur l'ont aidé à remporter une bourse pour étudier à l'Université Princetown.

Il a ensuite obtenu un diplôme de droit à l'école Osgoode Hall de Toronto.