Jean Coutu (T.PJC.A) a peut-être raté sa percée américaine avec l'acquisition des pharmacies Eckerd, mais voilà que des spéculations persistantes aux États-Unis contribuent à gonfler son titre.

Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]] a peut-être raté sa percée américaine avec l'acquisition des pharmacies Eckerd, mais voilà que des spéculations persistantes aux États-Unis contribuent à gonfler son titre.

La possibilité que le groupe Rite Aid, dont Jean Coutu est le principal actionnaire, soit avalé dans une valse de consolidations pourrait avoir un effet positif sur l'action de Jean Coutu, écrit l'analyste James Durran, de la Financière Banque Nationale, dans une note à ses clients. Selon lui, une telle acquisition amènerait l'action de Jean Coutu entre 14 et 16 $.

Malgré un léger repli de six cents à 13,82 $ mercredi, l'action de Jean Coutu a gagné près de 19 % depuis un mois. Celle de Rite Aid, pendant ce temps, bondissait de près de 27 %.

Rite Aid est le groupe qui a annoncé en août dernier qu'il achetait pour 3,4 milliards de dollars américains les quelque 1800 pharmacies Brooks et Eckerd acquises par Jean Coutu aux États-Unis. En contrepartie, le pharmacien québécois devenait le principal actionnaire de Rite Aid à hauteur de 32 %.

Mais l'histoire, avertit l'analyste James Durran, n'est peut-être pas terminée. Et la suite pourrait sourire à Jean Coutu. C'est qu'une bataille fait rage actuellement au sud de la frontière pour acquérir Caremark, un distributeur de médicaments qui alimente un réseau de plus de 60 000 pharmacies.

Le groupe de pharmacies CVS a déjà fait une proposition de 21 milliards US, proposition acceptée par Caremark. Le concurrent de Caremark, Express Scripts, a ensuite fait monter les enchères en déposant une offre de 15 % supérieure.

Mercredi, cependant, un juge a débouté un groupe d'actionnaires qui voulait forcer Caremark à considérer l'offre d'Express Scripts et faire tomber la pénalité de 675 millions US advenant un refus de l'offre de CVS déjà acceptée.

Bref, tout semble indiquer que CVS avalera Caremark. Une possibilité qui, selon l'analyste James Durran, «pourrait ouvrir la porte à plusieurs fusions et acquisitions de même nature». Rite Aid a confirmé à la mi-décembre qu'elle n'avait, de son côté, l'intention d'acquérir personne.

Bonne nouvelle, ont répondu les analystes: après l'acquisition des actifs américains de Jean Coutu, elle n'aurait pas eu les moyens de prendre une autre bouchée de toute façon. Et quand les vagues d'acquisitions déferlent, ceux qui ne mangent pas sont souvent mangés... d'où les spéculations concernant l'achat de Rite Aid.

Une possibilité qui plaira probablement davantage aux dirigeants de Jean Coutu que celle évoquée par la firme de notation de crédit Moody's à la mi-décembre.

Décrivant le «pire scénario possible» pour Jean Coutu, Moody's avait averti que le groupe pourrait se retrouver dans un gros pétrin financier si la vente de ses actifs américains à Rite Aid, qui doit être approuvée par les actionnaires de cette dernière le 18 janvier prochain, en venait à avorter.