Malgré les rumeurs voulant que différentes sociétés minières internationales préparent des offres pour Alcan (T.AL), les analystes estiment que la meilleure option stratégique pour le producteur canadien d'aluminium serait d'accepter une offre améliorée de l'américaine Alcoa.

Malgré les rumeurs voulant que différentes sociétés minières internationales préparent des offres pour Alcan [[|ticker sym='T.AL'|]], les analystes estiment que la meilleure option stratégique pour le producteur canadien d'aluminium serait d'accepter une offre améliorée de l'américaine Alcoa.

Selon le quotidien The Globe and Mail, qui citait lundi des sources du secteur de l'investissement, la norvégienne Norsk Hydro préparerait une offre de plus de 30 G$ US pour racheter Alcan.

Pour sa part, un journal australien, The Sydney Morning Herald, a rapporté que la britanno-australienne Rio Tinto examinerait la possibilité d'offrir plus de 27 G$ US pour acquérir la société montréalaise.

Le journal ajoute que BHP Billiton, Companhia Vale do Rio Doce, Anglo American, Xstrata, Rusal, des groupes chinois et des groupes d'investissement privés pourraient aussi être intéressés par Alcan.

Malgré tout, les analystes favorisent Alcoa pour le rachat d'Alcan - et ce, même si le conseil d'Alcan a recommandé à ses actionnaires la semaine dernière de rejeter l'offre hostile de 27 G$ en espèces et en actions d'Alcoa, la qualifiant de trop faible.

Alcan a aussi évoqué l'incertitude entourant l'approbation des autorités réglementaires pour la fusion éventuelle de leurs actifs.

«L'alliance logique, c'est avec Alcoa, mais je ne crois pas que l'offre actuelle va prévaloir, a estimé Ian Nakamoto, directeur de la recherche pour la firme de courtage MacDougall, MacDougall et MacTier.

«Il y a là beaucoup de synergies et s'ils délaissaient tous deux leurs activités en aval, je crois que ces deux compagnies formeraient une compagnie très intéressante, simplement avec leur production d'aluminium.»

Selon Charles Bradford, un analyste avec la firme new-yorkaise Soleil Securities, un des atouts à la fusion Alcan-Alcoa résiderait dans le mariage de la solide section en amont d'Alcoa avec les meilleures alumineries d'Alcan.

Il est «impossible» de deviner à quel prix sera éventuellement vendue Alcan, a jugé M. Bradford qui, comme plusieurs autres, croit que la compagnie sera bel et bien rachetée.

«Tous ces gars ont les poches pleines, ou la possibilité de lever beaucoup d'argent, a-t-il fait remarquer.

«Il est assez clair qu'Alcoa a beaucoup de munitions inutilisées ü ils ont un nouvel emprunt de 30 G$ US, qui n'était que partiellement utilisé dans leur offre originale, alors dans les faits, ils pourraient aller bien plus haut.»

Alcoa a indiqué qu'elle maintenait son offre, faisant valoir que son équipe de direction avait déjà rencontré un nombre important d'actionnaires d'Alcan et avait reçu un bon appui pour sa proposition.

En retour, Alcan n'a pas éliminé la possibilité de racheter Alcoa et a indiqué qu'elle était en discussion avec des tierces parties pour étudier d'autres options.

Selon l'analyste Ian Nakamoto, une fusion entre Alcan et Rio Tinto ou BHP ne fournirait pas autant de synergies qu'une prise de contrôle par Alcoa.

Une éventuelle transaction avec Norsk Hydro «aurait du sens», a poursuivi M. Nakamoto, puisque la compagnie est «dans le secteur de l'aluminium de façon relativement importante».

Une fusion entre Alcan et Alcoa créerait le cinquième plus grand producteur de métaux au monde, avec 46 alumineries et des activités générant des ventes annuelles de plus de 45 G$ US. La nouvelle entité compterait 188 000 employés dans 67 pays.

L'action d'Alcan a pris lundi 2,60 $, soit près de 3 %, à la Bourse de Toronto, pour clôturer la séance à 94,25 $.