Après la forte poussée des dernières années, la Bourse canadienne apparaît de plus en plus fragile.

Après la forte poussée des dernières années, la Bourse canadienne apparaît de plus en plus fragile.

Certains observateurs s'attendent à un recul cet été. D'autres prévoient une correction cet automne.

«Comme gestionnaire de portefeuilles, il faut se préparer à toute éventualité», rappelle Steve Goulet, de Valeurs mobilières Everest.

Dans ces conditions, le spécialiste élabore une stratégie pour diversifier efficacement les avoirs sous gestion.

Son portefeuille modèle est composé à 40% d'obligations et d'actions privilégiées. Le reste est divisé en actions au Canada (30%), aux États-Unis (15%) et ailleurs dans le monde (15%).

«Il faut aller à l'extérieur du pays pour augmenter la sélection des titres, trouver des profils différents et dénicher de belles occasions», explique le gestionnaire.

Il signale que la Bourse canadienne ne compte que pour 3% de la capitalisation boursière mondiale.

De plus, elle est fortement concentrée dans les secteurs de la finance et des ressources naturelles.

En fait, les titres des banques, des assureurs, des pétrolières, des gazières et des producteurs de métaux comptent pour plus des trois quarts de la Bourse de Toronto.

«La Bourse américaine est mieux diversifiée et elle représente davantage la part des industries dans l'économie», dit M. Goulet.

Son approche du marché américain se fait à partir du fonds indiciel iShares CDN S&P 500, qui suit à la trace le populaire indice. Inscrit à la Bourse de Toronto, son symbole est XSP.

Au cours de la dernière année, ce produit libellé en dollars canadiens a affiché un rendement de plus de 18% à la Bourse de Toronto.

Actuellement, le gestionnaire le préfère à un produit similaire, le Spiders (SPY), inscrit aux États-Unis et vendus en dollars américains.

«Puisque la devise américaine s'affaiblit face au huard, mieux vaut investir dans le titre transigé au Canada», souligne-t-il.

En parallèle avec sa stratégie indicielle, Steve Goulet investit directement dans des titres de compagnies américaines.

«Le marché américain permet de sélectionner des titres dans les secteurs de la santé, des industrielles et de la technologie car ils sont peu représentés à la Bourse canadienne», précise-t-il.

Johnson & Johnson

Il s'intéresse notamment à la société Johnson & Johnson, un géant de la santé.

Ses trois divisions sont spécialisées dans les produits pharmaceutiques (44% des ventes), les produits médicaux et diagnostiques (38%) et les produits de consommation (18%).

«C'est une entreprise efficace qui gère bien son capital», dit le gestionnaire.

Son rendement sur l'avoir des actionnaires est de 28,6% et son rendement sur le capital (dette + avoir) est de 19,7%.

Pour le moment, sa valeur intrinsèque est estimée à 82,50 $ l'action alors que sa valeur à la Bourse de New York est de 63,50 $ US.

«Il y a un escompte dont les investisseurs peuvent profiter», pense-t-il.

Son cours cible pour Johnson & Johnson, dont le symbole est JNJ, est de 71$ US d'ici un an.

United Health

Dans le secteur de la santé, M. Goulet mise également sur United Health, spécialisés dans les soins auprès de plus de 28 millions d'Américains.

Elle dessert 250 000 employeurs et elle est présente dans 4200 hôpitaux, où l'on retrouve 460 000 médecins.

«Puisqu'elle oeuvre dans un marché fragmenté elle peut accroître sa part de marché sans que le secteur soit en pleine croissance», dit le gestionnaire.

Il évalue sa valeur intrinsèque à 73$ US l'action alors que son titre (UNH) s'échange à plus de 51$ US à la Bourse de New York.

3M

Du côté industriel, Steve Goulet penche pour 3M, dont le symbole est MMM sur le parquet new-yorkais.

Bien connue pour plusieurs de ses produits de technologie, de santé et de consommation, dont le populaire Post-it, l'entreprise affiche un rendement sur l'avoir de 38%.

«Elle rachète ses actions depuis quatre ans et elle se prépare à un achat massif de 7 milliards US sur deux ans (sur une valeur boursière de 64 milliards US)», dit-il.

Au-delà du marché américain, le gestionnaire se tourne aussi vers les marchés internationaux, dont les économies sont en forte croissance.

Pour en profiter, il se tourne notamment du côté du Fonds Fidelity Extrême-Orient et du fonds mondial valeur MacKenzie Cundill.