Attention, gros mangeur à l'horizon. Quinze acquisitions en 12 mois. Un chiffre d'affaires qui frise maintenant 1,5 milliard $. Plus de 27 000 employés et 50 M$ dans les coffres pour de futurs achats. Garda (T.GW) a faim. Son titre boursier aussi.

Attention, gros mangeur à l'horizon. Quinze acquisitions en 12 mois. Un chiffre d'affaires qui frise maintenant 1,5 milliard $. Plus de 27 000 employés et 50 M$ dans les coffres pour de futurs achats. Garda [[|ticker sym='T.GW'|]] a faim. Son titre boursier aussi.

Mardi, l'action de la firme de sécurité de Montréal a terminé la journée près de 21 $ à la Bourse de Toronto. Il y a un an, le même titre s'échangeait autour de 20 $. Il y a deux ans: 8 $. La progression est fulgurante.

Mais que s'est-il passé en deux ans ? Garda a avalé et avalé. Il faut dire que la firme fondée par Stéphan Crétier a un modèle d'affaires axé sur une croissance par acquisitions ciblées tant au Canada et qu'aux États-Unis.

Dans ce contexte, Garda a pris beaucoup de poids ces dernières années. En 2004, avec un chiffre d'affaires de 95 M$, Garda déclarait une perte de 800 000 $.

En 2005, après quelques acquisitions, le chiffre d'affaires passait à 195 M$, les profits à 7,5 M$. Pour l'année financière qui vient de se terminer (31 janvier), les analystes s'attendent à des revenus déclarés de près de 700 M$ et à des profits de 134 M$, ou 80 ¢ par action.

Le secteur de la sécurité est d'ailleurs une affaire très rentable par les temps qui courent. Les points chauds sur le globe ne manquent pas. Le climat de peur aux États-Unis, la guerre en Irak et en Afghanistan, les menaces terroristes: l'ennemi est partout. Les demandes pour des gardes de sécurité et le transport d'argent n'ont jamais été aussi élevées.

Car malgré la popularité des paiements électroniques, le transport d'argent est un secteur en pleine croissance. Garda parle de 8 % par année. Le transport des valeurs représente d'ailleurs 49 % du chiffre d'affaires annuel de la société, la sécurité physique (40 %) et les enquêtes (11 %) complètent les activités.

Pas étonnant que les principaux concurrents de Garda impriment également les dollars à un rythme fou. En Amérique du Nord, Brink's a déclaré en 2005 des revenus de 2,5 milliards $ et des profits de 115 M$.

Avec sa dernière acquisition (ATI System), Garda sera le numéro trois dans le secteur du transport d'argent aux États-Unis. ATI System est d'ailleurs le seul réel concurrent de Brink's et de Securitas (Loomis et Fargo) au pays de l'Oncle Sam. Au cours de la dernière année, ATI a engrangé des revenus de plus de 500 M$ US et un bénéfice avant impôt de 40 M$ US.

D'ici à une prochaine acquisition, Garda entend surtout travailler sur ses marges bénéficiaires. Les dernières emplettes donneront lieu à des synergies. Garda espère réaliser des économies de 7 M$ US en fusionnant certaines activités américaines.

Et puis le repli du dollar canadien et la baisse des prix de l'essence auront également un impact sur les finances de la société. Le carburant est un coût important pour Garda, entre autres dans ses activités de transport de valeurs.

On fait quoi alors ? «On achète», recommande l'analyste Nadi Tadros chez Valeurs mobilières Desjardins. Selon ce dernier, Garda tire pleinement profit de l'intégration de ses acquisitions réalisées au cours de la dernière année. Il fixe un prix cible à 28 $ d'ici 12 mois.

Chez BMO Marchés des capitaux, l'analyste Claude Proulx aime bien Garda. Le titre fait partie de ses préférés. Il estime que d'ici quatre ans, le bénéfice annuel par action pourrait grimper à 2,18 $. Il anticipe le cours de l'action à 28 $ d'ici un an.

À la Financière Banque Nationale, l'analyste Hugues Bourgeois est plus prudent. Il maintient toutefois que la stratégie par acquisitions demeure la meilleure option pour Garda. Il voit le titre s'apprécier à 25,50 $ d'ici 12 mois.