La Caisse de dépôt croit beaucoup à la Bourse du carbone et elle est prête à se lancer dans les transactions de crédits d'émissions de gaz à effet de serre, pour peu que ces marchés prennent du volume.

La Caisse de dépôt croit beaucoup à la Bourse du carbone et elle est prête à se lancer dans les transactions de crédits d'émissions de gaz à effet de serre, pour peu que ces marchés prennent du volume.

«Ça fait partie de nos plans», a indiqué jeudi son président, Henri-Paul Rousseau, qui estime que ce genre d'investissement connaîtra «une valorisation très forte».

Actuellement, ce sont des marchés très petits, mais qui vont devenir de plus en plus importants, estime-t-il. «C'est une nécessité», a-t-il dit.

Selon lui, il faut d'abord mieux ordonner le marché, en établissant un prix international pour le carbone. Ça devient une priorité pour les pays industrialisés, a-t-il précisé. «C'est dans l'air, il en a été question à Davos.»

Les accords de Kyoto prévoient que les crédits d'émissions pourront s'échanger sur le marché international à partir de 2012, mais on parle maintenant de rapprocher cette échéance à 2010.

Outre la petite taille des marchés, les investisseurs comme la Caisse se heurtent à la rareté de l'expertise dans ce nouveau secteur d'activité.

En attendant d'être plus active sur le marché des crédits d'émissions, la Caisse de dépôt a rejoint cette année les plus importants investisseurs institutionnels dans Carbon Disclosure Projet, une vaste enquête visant à préciser le volume des gaz à effet de serre émis par les entreprises dans lesquelles ils détiennent des intérêts.

La Caisse est aussi un des principaux actionnaires de la Bourse de Montréal, qui s'est associée à la Bourse de Chicago pour créer un lieu d'échanges de crédits d'émissions à Montréal. Selon M. Rousseau, la Bourse de Montréal a un très fort potentiel de croissance et il s'agit d'un très bon investissement pour la Caisse.

La participation de la Caisse dans la Bourse de Montréal se situe à un peu moins de 10%, a-t-il précisé. Récemment, la Bourse américaine des commodités, le NYMEX, a pris une participation de 10% dans la Bourse de Montréal, une transaction estimée à 90 millions de dollars canadiens.