Le marché de l'aéronautique devrait littéralement exploser en Inde au cours des 10 à 15 prochaines années et l'industrie québécoise a bien l'intention d'en profiter.

Le marché de l'aéronautique devrait littéralement exploser en Inde au cours des 10 à 15 prochaines années et l'industrie québécoise a bien l'intention d'en profiter.

Des dirigeants des quatre grands donneurs d'ordres de l'aéronautique québécoise, Bombardier, Bell Helicopter Textron Canada, Pratt & Whitney Canada et CAE, et de plusieurs entreprises de plus petite taille se sont joints à une mission commerciale dirigée par le ministre québécois du Développement économique Raymond Bachand pour explorer les occasions qui devraient se présenter.

"L'économie indienne connaît une croissance d'environ 8% par année, a déclaré M. Bachand hier, en entrevue téléphonique à La Presse Affaires à la fin d'une longue journée de rencontres à Bangalore. Le marché de l'aéronautique, lui, fera du simple au double, soit une croissance de 15 à 17% année après année. Il y a des occasions exceptionnelles."

Il a fait remarquer qu'on parlait beaucoup de la Chine ces temps-ci. Selon lui, il ne faut pas négliger l'Inde pour autant, un pays d'un milliard d'habitants, une grande démocratie doté d'un système juridique semblable au système canadien et d'un système d'éducation très avancé qui forme 300000 ingénieurs par année.

La mission commerciale du ministre Bachand, qui se déroule tout au long de cette semaine, comprend des représentants de plusieurs secteurs économiques, mais les représentants de l'industrie aéronautique sont en force.

Potentiel formidable

Le président de Bell Helicopter Textron Canada, Jacques St-Laurent, est en Inde avec le ministre. À Mirabel, le directeur du développement des affaires de l'entreprise, Michel Legault, a expliqué que le marché indien présentait un potentiel formidable en raison de sa taille, de la disponibilité des ressources financières et de l'absence d'infrastructures.

"Il y a tous les éléments pour une explosion dans le marché des hélicoptères", a-t-il soutenu.

L'entreprise s'intéresse également aux partenariats qu'elle pourrait établir au niveau de la recherche et du développement et aux fournisseurs potentiels.

"On ne veut pas faire peur à personne, s'est hâté d'ajouter M. Legault. On ne va pas déplacer 300 emplois là-bas. C'est qu'on commence à manquer de main-d'oeuvre ici, tout le monde a des contrats, tout le monde est chargé de travail. Il est responsable, en tant que compagnie, de s'assurer des sources d'approvisionnement multiples."

La croissance du marché indien attire également P&WC.

"Nous voyons beaucoup de potentiel, a déclaré la vice-président aux communications du motoriste de Longueuil, Nancy German, de son bureau de Longueuil. L'industrie est en train de s'organiser. Déjà, nous avons plusieurs moteurs en opération là-bas. Nous regardons la possibilité d'offrir des services de maintenance de moteurs sur place."

Pour sa part, le manufacturier de simulateurs de vol CAE est présent sur le marché indien depuis 35 ans, avec une part de marché de 75%. En outre, un grand nombre de lignes aériennes indiennes envoient leurs pilotes au centre de formation de CAE à Dubaï.

"Nous étudions la possibilité d'ouvrir un centre de formation en Inde, a indiqué Nathalie Bourque, vice-présidente aux communications corporatives de CAE, jointe à Bangalore. Nous continuons également de vendre aux compagnies aériennes. Elles achètent beaucoup d'avions, donc, elles ont besoin de simulateurs."

Mme Bourque a affirmé que la présence d'un ministre permettait d'ouvrir beaucoup de portes, notamment du côté du marché de la défense.

"C'est 50% de notre chiffre d'affaires", a-t-elle rappelé.

Bombardier intéressée

Bombardier est également très intéressée à l'Inde. L'été dernier, le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, a fait savoir que sa nouvelle famille d'appareils de 110 à 130 places, la CSeries, ne décollerait pas sans un grand partenaire qui pourrait provenir de Chine, d'Inde ou de Russie.

Une porte-parole de Bombardier, Isabelle Rondeau, a cependant affirmé hier que l'entreprise cherchait essentiellement à rencontrer des clients pendant la mission commerciale en Inde.