Vous regardez la performance du S&P/TSX la larme à l'oeil? Regardez aussi la performance de la Bourse des petites capitalisations. Quand on se compare

Vous regardez la performance du S&P/TSX la larme à l'oeil? Regardez aussi la performance de la Bourse des petites capitalisations. Quand on se compare

Jeudi, la culbute a dépassé les 8%. Le TSX-Croissance a fini la journée à 2445,23 points, en baisse de 215 points.

Depuis le 1er août, le TSX-Croissance a perdu 24% de sa valeur. En 12 petites séances, le quart de sa valeur est parti en fumée.

«C'est sûr que ce marché-là est très susceptible à une correction», confiait jeudi Robert Beauregard, gestionnaire chez Natcan. Et il fait un parallèle entre ce que vivent actuellement les sociétés inscrites à la Bourse des petites capitalisations et celles du NASDAQ, avant l'éclatement de la bulle techno.

Selon ses données, il y a «plus que 40% des entreprises sur cet indice qui n'ont pas de revenus». Pas des profits, précise-t-il, de simples revenus.

«C'est du risque pur, dans un sens. Et dans un marché où le risque est réévalué avec un oeil différent, c'est sûr que ce marché-là est vraiment susceptible de subir une correction.» (Les autorités boursières ont été incapables de confirmer ou d'infirmer le chiffre de 40%.)

Fait surprenant, a-t-il remarqué, plusieurs grands acteurs internationaux avaient placé leurs billes dans certaines de ces petites entreprises canadiennes, à la recherche de gains importants dans le secteur des matières premières.

Le TSX-Croissance était devenu «un des indices les plus spéculatifs au monde».

Il en veut pour preuve la liste des principaux actionnaires d'Amerigo Resources (dont son groupe détient des titres). Des actionnaires de cette entreprise à la capitalisation de 225 millions? Des acteurs comme BlackRock (Merrill Lynch), Wellington Management et US Global Investment.

«Trois gestionnaires mondiaux énormes qui détenaient une petite capitalisation canadienne», souligne-t-il.

Ce qui nous ramène à son exemple du NASDAQ, à la fin des années 90. «Dans la bulle techno, tout le monde détenait de titres cotés au NASDAQ. Depuis deux ou trois ans, on avait vraiment un cycle des matières premières comme on a jamais vu. Et la Bourse de croissance canadienne, c'est une Bourse de commodités et les investisseurs du monde entier en détiennent.»

Et quand ils décident de réévaluer leurs risques, ça donne des plongées inconfortables pour les coeurs sensibles. Il y a évidemment des investisseurs qui écopent. Mais aussi des entreprises qui s'apprêtaient à se financer sur le marché.

Serge Leclerc, président de la firme Sipar, qui investit dans les entreprises dans leurs premiers stades de développement, en connaît «cinq ou six» du Québec qui doivent reporter leurs plans de financement.

«Si le marché ne revient pas pour les six prochains mois, elles vont avoir des problèmes», explique-t-il.

Il y en a d'autres encore moins chanceuses, comme Nova Gold, de Vancouver, qui a annoncé hier qu'elle avait confié 6,5 millions de dollars à Coventree. L'argent était remboursable le 13 août, mais ne l'a pas été.

Pour ajouter à sa peine, le titre de Nova Gold a perdu 18,5% jeudi.

Qu'est-ce qui attend le marché des petites capitalisations? «La correction entraîne un peu tout, souligne M. Beauregard. Mais les sociétés de qualité vont valoir la peine d'être achetées»

Et les autres, celles qui sont sans revenus? «Je ne suis pas certain que l'on va revenir cette fois-ci dans les titres les plus risqués.»