Les fonds d'investissement au Canada, réunis en congrès à Toronto, comptent sur l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour «tirer des leçons» de l'affaire Norbourg.

Les fonds d'investissement au Canada, réunis en congrès à Toronto, comptent sur l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour «tirer des leçons» de l'affaire Norbourg.

Et s'il le faut, s'en inspirer pour effectuer certains changements à des façons de faire de ce secteur financier qui, même proche des 700 milliards sous gestion, s'affirme encore très dépendant de la «confiance» des investisseurs particuliers.

«Quelles leçons doit-on tirer de l'affaire Norbourg? C'est encore une bonne question pour l'AMF», a indiqué le nouveau président du conseil de l'Institut des fonds d'investissement du Canada (IFIC), Robert Frances, financier montréalais.

«Pour le moment, nous voulons laisser l'AMF faire son travail et décortiquer toute cette affaire Norbourg, d'autant que c'est encore devant les tribunaux. Mais dès qu'elle en aura terminé, nous espérons dans le milieu des fonds que l'AMF nous dévoilera exactement comment tout ça s'est produit», a confié M. Frances à La Presse Affaires.

«Aussi, est-ce qu'il y a des leçons à tirer de cette affaire, qui justifieraient certains changements à nos façons de faire».

Robert Frances, aussi président de la Financière Peak de Montréal, une firme-conseil et courtier en parts de fonds, avait auparavant inauguré le congrès annuel de l'IFIC.

Il est le deuxième financier montréalais à présider ce regroupement après Jacques Daoust, il y a 10 ans, alors qu'il était de l'ex-Groupe La Laurentienne.

M. Frances a dit ne pas craindre que l'affaire Norbourg entache la confiance des investisseurs québécois envers les fonds d'investissement.

«Il y a plusieurs gestionnaires québécois à notre congrès, à Toronto, et notre marché est encore très dynamique», a-t-il indiqué.

N'empêche, «nous avons tous hâte de savoir qu'est-ce qui s'est produit chez Norbourg. Car pour le moment, tout ce que nous en savons, c'est ce qu'on apprend dans les médias comme La Presse».

Pour le président du conseil de l'IFIC, l'attente d'un tel dénouement de l'affaire Norbourg survient alors que le milieu des fonds discute avec les autorités réglementaires en vue de faciliter l'accès à l'information la plus pertinente pour les investisseurs, tout en évitant de gonfler les frais de gestion.

Un modèle

Pour le moment, les discussions portent sur l'implantation, d'ici deux ans, d'un modèle minimal et obligatoire de feuillet d'informations sur chaque fonds offert pour les investisseurs.

Ce feuillet tiendrait sur deux pages, disponibles sur papier ou sur des sites internet, ont expliqué au congrès les présidents des commissions de valeurs mobilières de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique.

Selon Robert Frances, «très peu d'investisseurs ont le temps ou le désir de lire de gros prospectus pour chaque fonds, dont la disponibilité est encore obligatoire. L'expérience montre qu'ils veulent de l'information pertinente et bien résumée, mais qu'ils privilégient encore une relation de confiance avec leurs conseillers financiers.»