L'achat de BCE (T.BCE) par Telus (T.T) servirait à créer un «chef de file mondial» comparable à British Telecom, France Télécom et Deutsche Telekom, rien de moins.

L'achat de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] par Telus [[|ticker sym='T.T'|]] servirait à créer un «chef de file mondial» comparable à British Telecom, France Télécom et Deutsche Telekom, rien de moins.

C'est le discours tenu jeudi matin par Darren Entwistle, PDG de Telus, alors qu'il confirmait l'intérêt porté pour le numéro un des télécoms au Canada.

La compagnie de Vancouver estime que si elle avale sa grande rivale, elle créera une société véritablement nationale sous contrôle canadien «dans un secteur vital pour souveraineté nationale».

«Telus estime que le regroupement des deux géants représenterait une occasion financière et stratégique fantastique pour tous les actionnaires de BCE et de Telus», déclare M. Entwistle.

«Il s'agirait, ajoute-t-il, d'une solution entièrement canadienne qui créerait de la valeur immédiatement et à long terme et permettrait à cette industrie de plus en plus concurrentielle de conserver un joueur dynamique.»

Selon le dirigeant, ce nouveau géant permettrait aux Canadiens de disposer d'un instrument de placement, évitant de laisser ses télécommunications lui filer entre les doigts.

De plus, l'entreprise s'attend à d'importantes synergies si une transaction avait lieu.

«Telus a là une occasion unique de former une entreprise [...] qui possèderait la force financière consolidée indispensable et aurait l'ampleur et la portée nécessaires pour poursuivre le développement de Telus à titre de chef de file mondial dans le déploiement d'une technologie de pointe et de nouveaux services novateurs pour ses clients.»

La compagnie ne dit toutefois pas si elle aura l'audace de se faire rebaptiser «Belus»...

Des doutes

La Financière Banque Nationale a réagi rapidement à la nouvelle jeudi matin, ajustant à la baisse sa recommandation sur le titre de Telus.

Dans une note envoyée aux investisseurs, la FBN s'attend à un rendement «sous-performant» (underperform), alors qu'elle prévoyait auparavant «aussi bien que le secteur» (sector perform).

En attendant d'en savoir plus, l'équipe du courtier place sous examen son cours cible de 67 $ sur 12 mois.

Si la FBN s'attend à des économies de 700 M$ à 800 $ par année au niveau de l'exploitation, elle craint que les actionnaires aient moins de valeur entre les mains. «Étant donné la taille d'un tel marché et l'indication du maintien de la cote de solvabilité, avec une offre dépassant les 40 $ par action pour BCE, nous croyons que la transaction aurait un effet de dilution pour les actionnaires de Telus.»

Par contre, les analystes de la Financière Banque Nationale ne s'inquiètent pas trop à l'idée qu'une fusion puisse être bloquée pour des raisons de concurrence. «Le sensibilités politiques pour une solution canadienne et les questions de propriété étrangère peuvent être circonscrites. Toutefois, il n'y a pas de clarté quant à la concurrence pour les actifs en téléphonie mobile».

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