Acheter une maison devient plus risqué, au Québec et en Ontario mais encore davantage à Calgary, parce que les prix ont augmenté et que la croissance économique ralentit.

Acheter une maison devient plus risqué, au Québec et en Ontario mais encore davantage à Calgary, parce que les prix ont augmenté et que la croissance économique ralentit.

"Ce n'est pas une raison pour ne pas acheter une maison, car il reste des secteurs attrayants, mais il faudra être plus prudent", a déclaré à La Presse Affaires Mathieu D'Amour, économiste chez Desjardins, après le lancement de son indice d'abordabilité.

Les risques de payer trop cher et de ne pouvoir assumer les coûts deviennent plus élevés après "les fortes hausses de prix des habitations" et la modération assez évidente de l'économie.

"Le marché de l'habitation reste quand même plus abordable qu'en 1990-1991", soit au moment de la dernière récession économique qui a débouché sur une "correction assez importante du prix des maisons", a expliqué Mathieu D'Amour.

Au cours du dernier trimestre, la croissance du prix des maisons a ralenti au Québec et en Ontario mais le marché de l'habitation ne s'oriente sans doute pas vers une correction importante, a ajouté l'économiste de Desjardins. "Il faudra par contre que les acheteurs de maisons soient prudents."

Le nouvel indice d'abordabilité Desjardins (IAD) permet aux acheteurs de mieux évaluer les risques qui pèsent sur le marché de l'habitation et d'anticiper les grandes variations de prix des résidences, selon lui.

Conçu par les économistes du Mouvement des caisses Desjardins, l'IAD "évalue la capacité des ménages à acquérir une propriété et à en supporter les coûts". Il permet de juger si le niveau de prix des maisons est insoutenable en comparant les coûts de possession d'une résidence par rapport aux revenus du ménage.

"Le ralentissement de l'économie canadienne pourrait difficilement composer avec un recul brutal du marché de l'habitation, a souligné Mathieu D'Amour. Cela est encore plus vrai au Québec et en Ontario où la croissance économique a été particulièrement faible dernièrement."

L'abordabilité de l'habitation a diminué dans la majorité des grandes villes du Québec et de l'Ontario, selon l'économiste. "Les marché de Montréal, Sherbrooke, Saguenay, St.Catherines-Niagara et Ottawa-Gatineau sont particulièrement à surveiller, puisque l'IAD y est nettement inférieur à sa moyenne historique." C'est à Montréal que la baisse de l'IAD est la plus marquée, mais la situation y demeure beaucoup moins inquiétante qu'à Calgary où "la surchauffe persistante a fait descendre l'IAD à un nouveau creux historique", a déclaré Mathieu D'Amour.

L'IAD s'inspire de l'indice d'abordabilité des courtiers des États-Unis.

Desjardins ne réalise pas une première en lançant son indice parce que la Banque Royale en publie déjà un.