Il y a ceux qui se plaignent du huard fort. Et il y a ceux qui veulent en profiter. CGI (T.GIB.A) fait partie du deuxième groupe.

Il y a ceux qui se plaignent du huard fort. Et il y a ceux qui veulent en profiter. CGI [[|ticker sym='T.GIB.A'|]] fait partie du deuxième groupe.

Le grand patron de CGI, Michael Roach, ne s'en est pas caché mercredi matin, en présentant les résultats financiers du groupe montréalais: «Nous avons accéléré notre processus d'examen des occasions sur le marché, a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique. Nous regardons de manière énergique les options qui s'offrent à nous.»

Que veut-il acheter, grâce à ce dollar canadien remplumé? Des sociétés cotées en Bourse, mais aussi des filiales d'entreprises, ce que M. Roach appelle des «private captives».

Son vice-président aux communications et aux relations avec les investisseurs, Lorne Gorber, donne comme exemple la filiale technologique de Volkswagen mise en vente l'an dernier. La rumeur voulait que CGI soit intéressée.

«Dans le temps, on faisait le rachat de 900 millions de dollars d'actions de BCE. L'autre (la filiale de VW), c'était 400 ou 500 millions d'euros. C'était beaucoup en même temps», explique M. Gorber à La Presse Affaires.

«CGI pourrait agir assez rapidement pour bénéficier de la force du dollar canadien», estime l'analyste Dushan Batrovic, de Canaccord Adams. Il est toutefois incapable de donner des cibles possibles pour CGI.

Dans le courant de l'exercice, CGI a d'ailleurs renégocié les conditions de sa marge de crédit qui atteint maintenant 1,5 milliard, plus 250 autres millions disponibles au besoin. De l'argent disponible pour passer à l'action.

«C'est sûr que notre objectif est de doubler la taille de la compagnie d'ici 3 à 5 ans. La moitié de ça vient de l'interne, l'autre d'acquisitions», explique encore M. Gorber.

L'action en forte hausse

L'annonce des résultats de mercredi a ramené l'action de CGI au-delà des 10$. Le titre a atteint 10,93$ à la Bourse de Toronto, avant de clôturer à 10,43$, en progression de 57 cents ou 5,8%.

Le secteur financier

Un des points d'interrogation sur la feuille de route de CGI: jusqu'à quel point la crise du crédit, qui frappe les banques, aura un impact sur son carnet de commandes?

Le groupe montréalais, spécialiste des technologies de l'information et de la gestion des processus d'affaires, tire 35% de ses revenus du secteurs financiers.

«On ne s'attend pas à d'impact négatif», a dit M. Roach à une question d'un analyste.

Une position partagée, en partie du moins, par l'analyste de Desjardins: «La majorité de la clientèle financière de CGI est située au Canada, écrit M. Bernofsky. Nous croyons que son exposition (à la crise financière) est beaucoup moins importante.»

CGI semble en tout cas confiante. En fin de semaine, elle a publié dans un quotidien torontois une annonce prévoyant l'embauche de 1500 personnes.

La moitié sera postée au Canada, à Québec et Montréal notamment, a expliqué M. Gorber. CGI emploie actuellement 6300 personnes à Montréal.