Le titre d'Angiotech Pharmaceuticals (T.ANP) a perdu presque la moitié de sa valeur depuis un an.

Le titre d'Angiotech Pharmaceuticals [[|ticker sym='T.ANP'|]] a perdu presque la moitié de sa valeur depuis un an.

Est-ce une occasion d'achat?

Le gestionnaire Hugues Dubeau, associé chez Dubeau Capital, pense que oui.

Pour cette raison, la firme de gestion et ses clients accumulent des actions de la société pharmaceutique canadienne.

«La compagnie traverse une année de transition mais les choses se replacent graduellement», estime le gestionnaire de portefeuille.

Au cours des derniers mois, son titre a repris du tonus au-dessus des 7$ après avoir touché un creux de 6,02$ à la fin d'avril.

M. Dubeau pense qu'il pourrait valoir entre 11 et 12$ d'ici deux ans.

Le prix cible moyen des 17 analystes sondés par Bloomberg est de 9,61$ US d'ici les 12 prochains mois. Il s'agirait d'un gain potentiel d'environ 25% par rapport au cours actuel.

De ce nombre, 11 recommandent d'acheter le titre et six suggèrent de le conserver.

Deux facteurs

Hugues Dubeau remarque que deux facteurs sont responsables de la baisse de la valeur de l'action.

Tout d'abord, Angiotech a été frappé par le débat entourant l'efficacité des endoprothèses vasculaires, qui sont des armatures (tuteurs métalliques) installées à l'intérieur des artères qu'on vient de déboucher.

La moitié des revenus de la société provient de ce secteur d'activité.

«Il y a eu de gros nuages gris quand des résultats ont démontré qu'un produit concurrent n'avait pas obtenu de résultats notables et qu'il a été retiré du marché ce printemps, explique le gestionnaire. Toutefois, cela ne s'appliquait pas au système d'Angiotech qui continuait à afficher de bons résultats.»

Ce système, appelé Taxus, est composés de tuteurs (petits filets d'inox) fabriqués par Boston Scientific.

Ces appareils sont enduits de paclitaxel, un médicament développé par Angiotech qui empêche les artères et les vaisseaux de se reboucher. Il s'agit du produit-vedette de la société depuis sa fondation en 1992.

«Même s'il ne s'agit pas d'une panacée pour les problèmes de circulation, les tuteurs à élution de paclitaxel améliorent la qualité de vie des patients», dit M. Dubeau.

Cela dit, les accidents sont toujours possibles. En 2004, Boston Scientific avait rappelé des milliers d'appareils à la suite de problèmes constatés chez des patients.

Endettement lourd

De plus, ajoute le gestionnaire, l'endettement d'Angiotech a pesé sur la valeur de son action.

Avant les deux acquisitions de l'an dernier, «pratiquement 100%» des revenus de l'entreprise provenaient des redevances versées par Boston Scientific.

Pour diversifier ses activités, Angiotech a acheté deux fabricants de produits médicaux: American Medical Instruments (cathéters, aiguilles, etc.) et Quill Medical (fil de suture sans noeud).

Du coup, remarque le spécialiste, sa dette est passée de 0$ à 575 millions US.

«Heureusement, elle dispose de 100 millions US en liquidités et elle génère suffisamment de flux monétaires pour couvrir les intérêts de cette dette», signale-t-il.

Plusieurs atouts

Hugues Dubeau constate qu'Angiotech dispose de plusieurs atouts.

L'entreprise a doublé ses ventes et les observateurs s'attendent à des profits ajustés (sans amortissements) de 28 à 33 cents US par action cette année.

Au cours des 12 à 18 prochains mois, elle rationalisera les nouvelles usines acquises et elle profitera de son pipeline de produits, incluant l'enveloppe (wrap) vasculaire et les sutures sans noeud (marché nord-américain de 2 milliards US).

Sans compter, ajoute-t-il, qu'on pourrait assister à un regain des ventes de la nouvelle génération de tuteurs Taxus Liberté déjà vendue au Japon et en Europe.