Bombardier (T.BBD.B) devra revoir toute sa chaîne d'approvisionnement si Mitsubishi Heavy Industries lance son propre biréacteur régional.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] devra revoir toute sa chaîne d'approvisionnement si Mitsubishi Heavy Industries lance son propre biréacteur régional.

À l'heure actuelle, Mitsubishi est un important fournisseur de Bombardier: l'entreprise japonaise fabrique notamment les ailes de deux avions d'affaires très populaires, le Global Express et le Challenger, en plus de fabriquer le fuselage arrière des biréacteurs régionaux CRJ700 et CRJ900 et plusieurs composants du turbopropulseur Q400.

Or, Mitsubishi profitera du Salon aéronautique du Bourget, qui s'ouvre ce matin en banlieue de Paris, pour présenter son projet de biréacteur régional, le MRJ (Mitsubishi Regional Jet).

Le géant japonais exposera au Bourget une maquette grandeur nature de la cabine de l'appareil pour tester le marché avant de prendre une décision définitive sur le lancement du MRJ.

«Si Mitsubishi choisit d'être un concurrent, ça change notre orientation par rapport à cette entreprise», a déclaré le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, lors d'un point de presse dimanche au Bourget.

«Ce n'est pas la meilleure recette que de donner de l'ouvrage à un concurrent. D'ailleurs, Bombardier a des ententes de non-concurrence avec Mitsubishi.»

Il a toutefois reconnu que, dans l'industrie, il est fréquent de faire du travail en sous-traitance.

«Nous produisons des composants pour Airbus et Boeing», a-t-il rappelé.

M. Beaudoin a affirmé que la concurrence de Mitsubishi ne l'inquiétait pas plus que celle des autres nouveaux acteurs de l'industrie de l'aviation régionale, comme la russe Sukhoi, avec le SuperJet, et la chinoise AVIC, avec l'ARJ.

«Mitsubishi est une grande compagnie, probablement qu'elle fera un bon appareil, a-t-il déclaré. Mais elle n'a pas de marché local: le Japon est un petit pays pour ce genre de produit-là.»

Il a ajouté que Bombardier avait prouvé qu'elle était capable de faire face aux concurrents de pays à faible coût. Or, le Japon n'est même pas un pays à faible coût. La direction de Bombardier a cependant soutenu qu'elle prenait toute nouvelle concurrence au sérieux.

L'avionneur québécois estime avoir un atout supplémentaire avec la plus récente version de ses biréacteurs régionaux CRJ700 et CRJ900, le NextGen (nouvelle génération). C'est justement pour présenter le tout premier CRJ900 NextGen que Bombardier a convoqué la presse hier au Bourget.

«L'avantage du NextGen, c'est qu'il continue à exploiter les forces de Bombardier dans la catégorie des biréacteurs régionaux tout en réduisant les coûts d'opération et en augmentant le confort des passagers, a affirmé M. Beaudoin. Nous nous éloignons encore de la concurrence en offrant des avantages à nos clients.»

Les appareils NextGen consommeront 4% moins de carburant que leurs prédécesseurs et pourront voler davantage entre les travaux périodiques de maintenance. Les passagers, eux, pourront bénéficier de hublots plus grands et de compartiments à bagages beaucoup plus spacieux.

Toutefois, il n'est pas question de faire une version NextGen du CRJ200, un petit biréacteur régional de 50 places qui n'est plus très populaire.