L'avionneur américain Boeing (BA) a fait bien mieux qu'attendu par le marché en 2006 malgré de lourdes provisions, au terme d'une nouvelle année record dans l'aviation commerciale qui a permis au groupe de reprendre l'ascendant sur son rival européen Airbus.

L'avionneur américain Boeing [[|ticker sym='BA'|]] a fait bien mieux qu'attendu par le marché en 2006 malgré de lourdes provisions, au terme d'une nouvelle année record dans l'aviation commerciale qui a permis au groupe de reprendre l'ascendant sur son rival européen Airbus.

En 2006, le bénéfice net de Boeing a certes reculé de 14%, à 2,21 G$ US mais le chiffre d'affaires a progressé de 15% à 61,5 G$ US.

Ce recul était anticipé   : la baisse reflète des provisions en cours d'année pour notamment solder un litige judiciaire et se désengager d'actifs dans la défense.

Sur le seul quatrième trimestre, Boeing a plus que doublé son bénéfice net, qui frôle le milliard de dollars et fait mieux qu'attendu par Wall Street.

Les investisseurs semblaient aussi rassurés au sujet du futur appareil 787, Boeing ayant de nouveau martelé que le long-courrier de nouvelle génération ne subirait pas de retard malgré des «pressions» chez certains fournisseurs pour respecter la date de mise en service.

«Nous tablons toujours sur une entrée en service en mai 2008 et nous livrerons des bilans actualisés deux fois par trimestre», a assuré le PDG Jim McNerney.

Plusieurs analystes redoutent un retard de calendrier pour le 787 après qu'Airbus a déjà annoncé plusieurs retards pour ses programmes A380 et A350.

Autre élément plaisant au marché, Boeing a relevé ses prévisions de bénéfices pour 2007, avec des chiffres toutefois un peu en dessous de ceux attendus par le marché et jugés «prudentes» par le site d'analyse financière Briefing.com.

Ces prévisions interviennent dans un contexte où plusieurs analystes se demandent si la période faste de l'aviation commerciale de ces deux dernières années ne touche pas bientôt à sa fin.

M. McNerney a toutefois dit s'attendre «à une nouvelle année solide pour l'aviation commerciale» en 2007. «L'année 2006 record pose de solides jalons pour l'avenir», a-t-il affirmé.

En 2006, Boeing a enregistré un carnet de commandes «record», selon son PDG, tant dans la défense que dans l'aviation commerciale. Mais c'est cette dernière division qui a dopé les résultats du groupe.

En janvier, la publication des chiffres 2006 des commandes et livraisons d'avions commerciaux a consacré la revanche de Boeing face à son rival européen Airbus, l'Américain reprenant la place de numéro un mondial du secteur avec 1044 commandes contre 790 à Airbus. Ce dernier avait détrôné Boeing en 2000.

Le carnet de commandes dans cette division a progressé de 40% en 2006 à 174 G$ US, sur 250 milliards en incluant la défense (+22%).

À l'inverse, la défense, où Boeing a procédé à des désengagements, affiche un bénéfice d'exploitation en recul de 23% (3 G$ US), pour un chiffre d'affaires en hausse de 4% (32,4 G$ US).

L'avionneur compte redresser les marges de la défense en 2007, a-t-il souligné.

Les analystes regardaient surtout l'aviation commerciale mercredi, ceux de JPMorgan relevant notamment que les prévisions de livraisons d'appareils en 2008 - 515 à 520 unités après 440 à 445 avions en 2007 - sont supérieures aux estimations du marché.

«Nous optons pour un certain conservatisme», soulignent néanmoins ces derniers, qui redoutent toujours un retard du 787.