Bombardier Aéronautique vient de décrocher sa plus grosse commande de biréacteurs régionaux en plus de trois ans.

Bombardier Aéronautique vient de décrocher sa plus grosse commande de biréacteurs régionaux en plus de trois ans.

Northwest Airlines a commandé 36 appareils CRJ900, d'une valeur d'environ 1,35 milliard US. Cette commande est assortie d'options particulièrement appétissantes: 96 autres appareils, pour une valeur additionnelle de 3,83 milliards US.

Il s'agit d'appareils qui seront fabriqués à Mirabel. La première livraison devrait avoir lieu au deuxième trimestre de 2007.

" Ça fait du bien, a lancé le président de la section locale 712 de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale (FTQ), Dave Chartrand. J'espère que le vent a tourné et qu'on va continuer à en avoir, des commandes. "

Northwest a également commandé 36 appareils auprès du rival brésilien de Bombardier, Embraer, une décision que Bombardier n'a pas voulu commenter. " Je suppose qu'ils auraient aimé avoir toute la commande, et nous aussi, mais la moitié, c'est mieux que rien ", a cependant déclaré M. Chartrand.

L'avionneur montréalais s'est réjoui de pouvoir engranger une commande ferme de 36 appareils. Il a reçu quelques grosses commandes ces dernières années (30 appareils pour Air Canada en septembre 2004, 32 appareils pour Delta Connection en mai 2004, 30 appareils pour Skywest en septembre 2003). Mais il faut remonter à mai 2003 pour une commande plus imposante, soit 85 appareils pour US Airways.

" C'est le début du marché que nous avions annoncé, un marché de 4100 appareils dans la catégorie des 60 à 99 places au cours des 20 prochaines années, a déclaré le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne. C'est ce marché qui s'ouvre. "

Il a indiqué que Bombardier menait des discussions avec d'autres transporteurs aux États-Unis, en Europe et ailleurs dans le monde.

" Nous espérons que ça va débloquer dans les prochaines semaines, les prochains mois ", a-t-il déclaré.

La semaine dernière, Bombardier a reçu une commande pour 19 biréacteurs régionaux CRJ900 placée par le transporteur italien My Way. M. Duchesne a cependant déclaré qu'il était encore trop tôt pour dire si ces deux commandes étaient suffisantes pour maintenir la cadence de production à l'usine de Mirabel. Il y a quelques semaines, le président de Bombardier Aéronautique, Pierre Beaudoin, avait indiqué que l'entreprise étudiait la possibilité de réduire la cadence.

" Nous ne pouvons pas confirmer (le maintien de la cadence) tout de suite, a déclaré M. Duchesne hier. Il faut encore analyser la situation. Il y aura une décision de prise dans les prochaines semaines. "

M. Chartrand souhaite évidemment que la commande de Northwest, qui est toujours sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, repousse le spectre d'une nouvelle vague de mises à pied.

" Les gens, dans les usines, ça les inquiète, a-t-il indiqué. Depuis 2001, on n'a pas souvent la tête au-dessus de l'eau. Mais ça fait deux commandes en ligne: nous espérons que ça va continuer ainsi pour maintenir tous nos gens en place. "

Il a indiqué que la commande de Northwest avait suscité des craintes au sein de Bombardier. Northwest est un client de longue date de Bombardier, et lorsqu'elle avait fait savoir, en mars dernier, qu'elle entendait lancer une nouvelle filiale régionale, Compass, avec 36 appareils de 76 places, tous les espoirs étaient permis.

Mais voilà, ces dernières semaines, des sources non identifiées citées dans la presse spécialisée indiquaient qu'Embraer remporterait la partie. Finalement, Northwest a coupé la poire en deux. Compass utilisera les Embraer ERJ175, un autre partenaire régionale de Northwest utilisera les CRJ900. Les deux types d'appareils compteront 76 places, soit 12 fauteuils en première classe et 64 fauteuils en classe économique.

Northwest avait une autre bonne nouvelle pour Bombardier hier: elle a fait savoir qu'elle maintenait sa flotte de 141 appareils CRJ200 et CRJ440. Le transporteur a conclu une entente avec GECAS et EDC (Exportation et développement Canada) pour restructurer le financement de 126 appareils et il a repris 15 appareils qu'il avait mis de côté.

Il reste cependant une étape importante pour que tous ces beaux plans deviennent réalité: il faudra que Northwest obtienne l'autorisation du Tribunal de la faillite. La commande de Northwest a été annoncée après la fermeture des marchés. Le titre de Bombardier a fini la jounrée hier à 3,87 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 28 cents, ou 7,8 %.

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