L'agence aéronautique et spatiale japonaise (Jaxa) a confirmé son projet de mettre au point vers 2025 un avion supersonique gros-porteur économique et deux fois plus silencieux que le Concorde, et a précisé les étapes qu'elle entendait suivre pour y parvenir.

L'agence aéronautique et spatiale japonaise (Jaxa) a confirmé son projet de mettre au point vers 2025 un avion supersonique gros-porteur économique et deux fois plus silencieux que le Concorde, et a précisé les étapes qu'elle entendait suivre pour y parvenir.

Après avoir testé avec succès une maquette en 2005, l'Agence veut passer à la phase suivante: la fabrication d'un petit prototype de recherches avec ou sans pilote pour valider ses technologies à l'horizon 2012 ou 2013, selon des documents rendus publics sur son site internet.

Le coût pour la recherche, le développement et l'essai du prototype sans pilote est évalué à 20 milliards de yens (136 millions d'euros), et à environ 50% de plus dans le cas d'un prototype avec pilote.

La Jaxa vise la réalisation vers 2025 d'un appareil de 300 places, capable de voler à une vitesse de Mach 1,6 à Mach 2,0 (1,6 à 2 fois la vitesse du son), ayant un rayon d'action de 10.000 kilomètres et dont la consommation en carburant serait une fois et demie inférieure à celle du Concorde.

Elle ambitionne aussi de parvenir à une réduction importante du bruit au décollage et à l'atterrissage et à une atténuation de plus de moitié du "boom sonique", selon une présentation technique.

Un tel appareil nécessiterait selon l'Agence une collaboration internationale et, dans ce cadre, le développement préalable d'une version plus modeste de 50 à 100 places.

La signature en 2005 d'un accord cadre d'évaluation des technologies requises entre le Groupement des Industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) et son équivalent japonais SJAC pourrait servir de base à de futurs développements internationaux, selon les différents scénarios échafaudés par la Jaxa.

L'Agence évoque également des recherches communes avec Boeing et avec l'agence spatiale américaine Nasa.

Dans le cas où une coopération avec d'autres pays ne serait pas possible dès 2012-2013, le Japon prévoit une solution de repli: le développement en solo d'un appareil de petite taille (30 à 50 places), au rayon d'action légèrement inférieur, dans le but de convaincre ensuite d'éventuels partenaires.

La Jaxa explique la nécessité de songer au développement d'un avion supersonique par les bienfaits économiques qu'un tel appareil apporterait: réduction du temps de transport, commodité accrue des déplacements et échanges, possibilité pour les compagnies à réduire leur flotte (les temps de rotation des avions étant considérablement diminués), capacité de dépêcher plus rapidement les secours sur les lieux de catastrophes...

La Jaxa insiste en outre sur les effets positifs d'un "leadership" du Japon en la matière, pour valoriser ses technologies et doper son industrie aéronautique pour le moment balbutiante.

kap/roc/sda