L'industrie forestière québécoise traverse une période plutôt difficile. Profondément blessée par le long conflit canado-américain sur le bois d'oeuvre, hantée par un problème structurel, battue en brèche au chapitre de la compétitivité, elle doit en outre de plusieurs autres problèmes, faire face à une pénurie de main-d'oeuvre.

L'industrie forestière québécoise traverse une période plutôt difficile. Profondément blessée par le long conflit canado-américain sur le bois d'oeuvre, hantée par un problème structurel, battue en brèche au chapitre de la compétitivité, elle doit en outre de plusieurs autres problèmes, faire face à une pénurie de main-d'oeuvre.

Depuis l'an dernier, bon nombre d'institutions scolaires et d'organismes voués à la foresterie ont décidé de tout mettre en oeuvre pour attirer des jeunes étudiantes et étudiants à relever le défi de la forêt ou à tout le moins de les sensibiliser aux travaux forestiers.

Hier, ils étaient plus de 300 étudiantes et étudiants, provenant des niveaux de troisième, de quatrième et de cinquième secondaire, à arpenter le territoire de l'École de foresterie et de technologie du bois de Duchesnay. Ils provenaient de différentes écoles de Québec, de Chaudière-Appalaches, de la Mauricie et des Bois-Francs.

Pour la grande majorité d'entre eux, ils apprivoisaient pour la première fois les métiers de la forêt dans le cadre de la deuxième version de "Viens vivre la forêt".

Le conseiller pédagogique à l'École de foresterie et de technologie du bois de Duchesnay, M. Luc Tremblay, est heureux de la tournure des événements. "C'est très rafraîchissant, avoue-t-il, de constater le grand intérêt que portent ces jeunes aux différents métiers liés à l'industrie forestière."

Studieux et attentifs aux explications des experts et des moniteurs spécialisés qui leur fournissent un flot d'information, ils se familiarisent ainsi à toutes les étapes de la vie forestière à commencer par le respect de la forêt.

Ils ont appris ainsi les rudiments de la plantation d'arbres, l'entretien de la forêt, la coupe du bois, la manipulation sécuritaire de la machinerie forestière, la coupe du bois et son transport vers la scierie, le délicat mesurage des billes de bois et les travaux de coupe à la scierie. La débusqueuse ou le transporteur de bois n'auront plus de secret pour eux.

Bottés et casqués à la manière des professionnels de la forêt, ils ont appris à couper une bille de bois à la scie mécanique. Ils ont pris place au poste de commande de la scie principale d'une scierie. Ils ont aussi appris ce qu'étaient un ingénieur forestier, un technicien forestier, un guide de chasse et de pêche, un travailleur sylvicole, un affûteur et un classeur de bois.

On est conscient qu'ils ne seront pas tous travailleurs forestiers demain matin. Mais, quelques-uns d'entre eux avouent qu'ils ne ferment pas la porte à ce secteur et que cette journée "à apprendre la forêt" avait été bénéfique.

À l'aube d'un choix de carrière, ils emportent avec eux un solide bagage de connaissances en foresterie qui les aidera en bout de ligne à prendre une décision.

"C'est super, de dire Mme Lucie Després, professeure à l'école secondaire Pointe-Lévy qui accompagnait 20 étudiants, que nos jeunes aient eu la chance d'échanger directement avec des opérateurs de machinerie forestière et de pouvoir monter réellement à bord d'équipements ultramodernes."

rlacombe@lesoleil.com

© 2006 Le Soleil. Tous droits réservés.