Le Canada n'est pas seul: la chute des prix du pétrole, de l'or et du cuivre est susceptible de faire mal également aux marchés boursiers de pays comme la Russie et l'Afrique du Nord qui, jusqu'à présent, avaient présenté une meilleure performance que les produits de base qui soutiennent leur économie.

Le Canada n'est pas seul: la chute des prix du pétrole, de l'or et du cuivre est susceptible de faire mal également aux marchés boursiers de pays comme la Russie et l'Afrique du Nord qui, jusqu'à présent, avaient présenté une meilleure performance que les produits de base qui soutiennent leur économie.

" Les attentes des gens sont encore trop élevées en ce qui concerne les produits de base, dit Stephen Gauthier, associé de la firme de placement Gauthier & Cie., à Montréal. Ils croient que les prix des produits de base vont remonter, mais la demande n'est pas aussi forte qu'on l'aurait cru. J'ai vendu mes dernières actions de compagnies d'énergie et j'achète des titres financiers. "

Les indices de référence en Russie, deuxième exportateur de pétrole au monde, sont à la hausse depuis que le prix du brut a atteint un sommet en juillet. De leur côté, les marchés des actions en Afrique du Sud ont moins baissé que la baisse du prix de l'or. Au Canada, pays fournisseur de pétrole, de nickel, de cuivre et d'or, les actions ont mieux fait que l'indice des produits de base, qui est à la baisse.

Cet écart pourrait être temporaire, soutient M. Gauthier. C'est que la baisse des prix des produits de base affecteront les bénéfices de compagnies telles qu'EnCana, producteur canadien de gaz naturel, Statoil, de Norvège, et Anglo American, plus gros investisseur dans l'industrie minière sud-africaine. Cela pourrait entraîner une baisse des indices boursiers dans ces pays.

L'indice du Système de transactions en Russie, qui tire plus de la moitié de sa valeur de compagnie d'énergie comme OAO Gazprom, s'est apprécié de 1,4 % depuis le 14 juillet, jour où le pétrole a atteint un sommet de 78,40 $US le baril. Le prix du brut a chuté de plus de 20 % depuis cette date.

Les titres des compagnies d'énergie et de métaux forment 43 % de la valeur de l'indice composite S&P/TSX au Canada. Cet indice a régressé de 4,8 % depuis le 11 mai denier, date à laquelle l'indice Reuters/Jefferies CRB Price Index a atteint un record. Depuis ce jour, le CRB, qui regroupe 19 compagnies de produits de base, a accusé une baisse de 18 %.

En Afrique du Sud, le FTSE/JSE Africa All Share Index, qui tire plus du tiers de sa valeur des actions des sociétés minières, a reculé de 0,4 % depuis que les prix de l'or ont atteint un sommet le 11 mai dernier. Le prix du lingot d'or a baissé de 18 % depuis ce temps.

Le ralentissement de la croissance économique aux États-Unis, plus importante économie au monde, pèse sur les prix des produits de base. La Réserve fédérale américaine a haussé ses taux d'intérêt 17 fois au cours des deux dernières années écoulées jusqu'à juin dernier. L'économie américaine a crû à un rythme annuel de 2,9 % au deuxième trimestre, une baisse marquée par rapport à la cadence de 5,6 % observée au premier trimestre. La semaine dernière, le Fonds monétaire international a indiqué que la croissance économique sera de 2,9 % aux États-Unis l'an prochain, avance la plus modeste depuis 2003.

Mais les craintes des investisseurs touchant la déprime des marchés des produits de base sont exagérées, en particulier en ce qui concerne les marchés émergents, soutient Christopher Palmer, chef de la division des marchés émergents de Gartmore Investment Management, à Londres.

" Les prix des produits de base sont suffisamment élevés pour continuer à soutenir ces marchés ", précise M. Palmer, dont la firme a investi 3,2 milliards US en actions échangées sur les marchés émergents. " La croissance mondiale plus forte continuera à pousser les prix pétroliers constamment à la hausse au cours de la prochaine décennie, ajoute-t-il. Nous observons une faiblesse à court terme sur un marché haussier à long terme. Cela s'applique aussi aux métaux. "

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