Alors que les turbopropulseurs ont poursuivi leur essor, les biréacteurs régionaux ont carrément piqué du nez sur le marché mondial pendant la première moitié de 2006.

Alors que les turbopropulseurs ont poursuivi leur essor, les biréacteurs régionaux ont carrément piqué du nez sur le marché mondial pendant la première moitié de 2006.

La descente a été particulièrement brutale pour Embraer: l'avionneur brésilien a enregistré plus d'annulations que de nouvelles commandes pour ses biréacteurs pendant les six premiers mois de l'année.

Embraer s'est cependant reprise de belle façon à la fin du mois d'août avec une commande considérable pour 100 appareils (50 appareils de 50 places ERJ145 et 50 appareils de 106 places Embraer 190) placée par le transporteur chinois HNA Group.

Du côté de Bombardier, le premier semestre a également été difficile. Toutefois, la popularité du CRJ900, un appareil de 86 places, a permis de compenser la perte de vitesse de deux appareils de plus petite taille, le CRJ200 et le CRJ700.

En outre, Bombardier a pu profiter de l'envol des turbopropulseurs et du décollage réussi du Challenger 850, la version " affaires " du bon vieux CRJ200.

Embraer n'a pas pu profiter du regain de popularité des turbopropulseurs régionaux parce qu'elle n'en fabrique pas. Pendant les six premiers mois de 2006, l'avionneur brésilien a particulièrement été frappé par le déclin des biréacteurs régionaux de plus petite taille. Dans certain cas, il a pu se rattraper au niveau des appareils plus gros.

C'est ainsi que le transporteur américain US Airways a décidé de remplacer les 57 appareils Embraer 170 qu'il avait commandés et qu'il n'avait pas encore reçus par l'Embraer 190.

Par contre, Embraer a dû biffer de son carnet 15 appareils ERJ135 commandés par South Africa Airlink et 20 appareils ERJ145 commandés par le transporteur américain Midwest.

Au lieu de terminer le semestre avec de nouvelles commandes, Embraer s'est retrouvée avec 15 annulations. Par comparaison, l'avionneur brésilien avait terminé le premier semestre de 2005 avec 66 nouvelles commandes.

Le carnet de commandes d'Embraer, qui comptait 403 biréacteurs régionaux au 30 juin 2005, ne comptait plus que 298 appareils au 30 juin 2006.

Bombardier a enregistré moins de pertes sèches: il n'y a pas eu d'annulations massives. Par contre, deux transporteurs, Air Nostrum et SkyWest ont modifié leur commande originale pour remplacer des appareils plus petits par des CRJ900.

Bombardier a ainsi terminé son premier semestre (qui couvre la période allant du 1er février au 31 juillet 2006) avec 13 nouvelles commandes pour des biréacteurs régionaux. La même période de l'exercice précédent avait cependant donné lieu à 42 nouvelles commandes.

" Ce n'est pas une période morte, mais c'est une période au ralenti parce qu'il y a encore de grands transporteurs américains qui sont sous la protection de la loi sur les faillites, a déclaré le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne. En outre, plusieurs grands transporteurs et lignes aériennes régionales sont en train de réviser leurs stratégies. "

Tout ce processus de révision et de discussion pourrait amener de grands transporteurs comme Delta et Northwest, ainsi que leurs partenaires, à commander de nouveaux appareils.

" Il y a encore un potentiel de commandes très intéressant au niveau des plus grands jets régionaux aux États-Unis et on s'attend à ce que les cinq prochaines années soient très intéressantes à ce niveau-là ", a affirmé M. Duchesne.

Pour les turbopropulseurs régionaux, les cieux sont plus cléments. Les deux grands manufacturiers de ce type d'appareils ont fait le plein de nouvelles commandes pendant le premier semestre de l'année: 47 pour ATR, 15 pour Bombardier. Ce dernier chiffre ne comprend pas la commande pour 10 Q400 placée la semaine dernière par le transporteur américain Frontier.

L'usine de De Havilland, à Toronto, bourdonne d'activités. À Dorval, l'usine qui construisait les biréacteurs CRJ200 continue de fonctionner grâce à sa version " affaires ", le Challenger 850. Bombardier refuse de donner des détails sur les livraisons et les commandes de cet appareil, mais il a déjà donné des contrats de finition d'intérieurs à deux sous-traitants.

© 2006 La Presse. Tous droits réservés.