L'ancien président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan a estimé lundi au cours d'une conférence que la crise financière actuelle était «peut-être» finie.

L'ancien président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan a estimé lundi au cours d'une conférence que la crise financière actuelle était «peut-être» finie.

«Est-ce que cette crise d'août-septembre est sur le point de s'achever? Peut-être», a-t-il déclaré lors d'une conférence sur l'économie mondiale au siège londonien de Reuters.

L'ancien président de la Fed a observé que les établissements de prêts étaient revenus «ces derniers jours» vers des produits à plus long terme et de qualité plus moyenne, ce qui selon lui, est «un bon signe» pour la confiance des marchés.

Il a remarqué que les émissions d'obligations à long terme et rendement élevé, qui s'étaient considérablement amoindries depuis deux mois du fait de l'aversion au risque, «étaient réapparues le 19 septembre et avaient atteint un total de 8 milliards de dollars US sur les six jours suivants, contre un total de seulement 2,3 milliards dans les sept semaines précédentes».

M. Greenspan considère que la crise financière actuelle est «un accident qui n'attendait que de se produire».

Pour lui, si le «subprime» américain «n'était pas apparu comme le maillon faible du système financier mondial actuel, d'autres produits ou marchés financiers l'auraient fait à sa place».

Il a mis en cause la difficulté de mettre un prix sur les actifs complexes comme les CDO (Collateralized Debt Obligation), à l'origine de l'actuelle dispersion dans le monde entier de la crise du crédit immobilier à risque américain (subprime).

Alan Greenspan a également remarqué que beaucoup de ces produits liés au marché à risque américain avaient été vendus à l'étranger assortis de la note suprême AAA de qualité par les grandes agences de notation.

«Assurément cela en dissuadera beaucoup d'investir dans de tels véhicules à l'avenir» a-t-il estimé, jugeant que le marché pour ces produits «allait sûrement se réduire» et qu'ils «n'atteindraient plus les niveaux qu'ils ont connus au moment de leurs pics euphoriques».

M. Greenspan, qui publie actuellement dans le monde un livre de mémoires intitulé «L'âge des turbulences» (The Age of Turbulence) pense par ailleurs que les prix de l'immobilier américain devraient désormais «décroître jusqu'à ce que le pic de la liquidation des stocks soit atteint».