Ne demandez surtout pas à Jacques Lamarre de s'en vanter, mais SNC-Lavalin est devenue cet été la firme de génie la plus importante au monde.

Ne demandez surtout pas à Jacques Lamarre de s'en vanter, mais SNC-Lavalin est devenue cet été la firme de génie la plus importante au monde.

La société montréalaise est ainsi passée devant le géant américain URS, de San Francisco, qui dominait le classement du magazine spécialisé Engineering News Report depuis plusieurs années.

En 2006, le chiffre d'affaires de SNC-Lavalin a dépassé les cinq milliards.

M. Lamarre, président et chef de la direction de l'entreprise, s'en réjouit, évidemment. Mais, pour lui, ce n'est pas ce qui compte le plus.

«Ce n'est pas ça, le plus important. Ce qui l'est, c'est le bénéfice net», lance du tac au tac le PDG en entrevue à La Presse Canadienne.

Une telle modestie n'est pas étonnante compte tenu de la discrétion légendaire de Jacques Lamarre, qui préfère les coulisses aux feux de la rampe.

«Nous n'aimons pas gonfler les choses ni nous mettre nous-mêmes de la pression», confie-t-il.

Ironiquement, M. Lamarre regrette, du bout des lèvres, que les Canadiens ne soient pas plus au courant des succès de SNC-Lavalin.

«Les gens n'ont pas idée que nous sommes parmi les leaders mondiaux du Canada», glisse-t-il. Il fait remarquer que la société, fondée en 1911, est probablement la multinationale canadienne la plus présente dans le monde: elle a des employés dans plus d'une centaine de pays et des bureaux dans 30 d'entre eux.

Depuis plusieurs années déjà, SNC-Lavalin profite de l'intense boom de construction qui a cours partout dans le monde dans les secteurs du pétrole, des mines et des infrastructures. «C'est une bonne période pour nous», admet Jacques Lamarre.

Cette frénésie, qui devrait se poursuivre pendant encore quelques années, accentue un défi constant dans le domaine de l'ingénierie: la pénurie de personnel qualifié.

«Il n'y a jamais assez de bon monde», résume le PDG. Le constat vaut aussi au Québec, où les projets routiers se multiplient depuis deux ans.

D'ici à 2015, Québec investira au moins 15 milliards dans de tels travaux de construction ou de mise à niveau, et SNC-Lavalin compte contribuer à la plupart d'entre eux.

Malgré sa croissance soutenue, l'entreprise estime avoir été mise «en pénitence» par les investisseurs pour avoir déclaré, au premier trimestre, une perte qui a mis fin à une série ininterrompue de profits depuis 14 ans.

Jacques Lamarre estime que cette perte, liée aux problèmes d'une centrale thermique en Ontario, est maintenant chose du passé.

Le marché semble le croire: la semaine dernière, le cours de l'action de SNC-Lavalin a atteint le sommet historique de 44,81$ à la Bourse de Toronto.

SNC-Lavalin compte environ 16 000 employés dans le monde, dont 8000 au Canada et 4100 au Québec.