La prétention de Ben S. Bernanke, le président de la Federal Reserve américaine (FED), voulant qu'il soit peut-être nécessaire de majorer les taux d'intérêt pour contrer l'inflation est fausse, soutiennent les courtiers Goldman Sachs, Merrill Lynch et UBS.

La prétention de Ben S. Bernanke, le président de la Federal Reserve américaine (FED), voulant qu'il soit peut-être nécessaire de majorer les taux d'intérêt pour contrer l'inflation est fausse, soutiennent les courtiers Goldman Sachs, Merrill Lynch et UBS.

Le mois dernier, M. Bernanke a averti que les risques d'une inflation plus grande s'accroissaient alors que les économistes en chef des trois maisons de courtage mentionnées ci-dessus soutiennent que le pire ralentissement dans le secteur de l'habitation en une décennie est susceptible de provoquer une récession aux États-Unis et de réprimer les prix à la consommation.

Ces économistes estiment que la Fed abaissera sa cible touchant les prêts d'un jour entre les banques au moins trois fois cette année.

Le conflit entre ces deux perceptions tient à des opinions contraires en ce qui concerne l'immobilier. Les gouverneurs de la banque centrale américaine n'ont relevé aucun indice que le marché de l'habitation a affecté l'économie dans son ensemble, selon les notes de leur réunion d'établissement de politique de mars dernier, notes dévoilées le 11 avril.

Pour sa part, la National Association of Realtors a fait savoir la semaine dernière que les ventes de maisons existantes avaient chuté de 8,4 % en mars, pire dégringolade depuis 1989.

M. Bernanke n'a pas saisi «le lien entre les investissements dans le secteur de l'habitation résidentielle et l'économie dans son ensemble», soutient Jan Hatzius, économiste en chef de Goldman Sachs Group, de New York, firme de courtage la plus rentable au monde.

«Le ralentissement dans le secteur de l'habitation est de première importance», ajoute-t-il. Selon M. Hatzius, la Fed abaissera ses taux d'intérêt trois fois cette année, les ramenant de 5,25 % à 4,5 %.

Cela devrait être favorable au marché obligataire, estime pour sa part David Rosenberg, économiste en chef de Merrill Lynch, de New York, plus importante maison de courtage au monde. Il dit s'attendre à ce que les bons du Trésor américain de 10 ans présentent le meilleur rendement depuis 2002.

Les taux de rendement des bons du Trésor de 10 ans ont à peine bougé cette année. La semaine dernière, le taux de rendement du bon de 45/8 % échéant en février 2017 gagnait 2 points de base, ou 0,02 point de pourcentage, à 4,69 %.

«Le malaise économique provoqué par l'habitation s'est répandu au secteur des affaires», soutient M. Rosenberg, qui prévoit que la Fed abaissera son taux directeur quatre fois, à 4,25 %, cette année.

«L'économie affiche encore des signes de lenteur», ajoute-t-il.

La croissance économique n'a été que de 1,3 % aux États-Unis au cours du premier trimestre, progression la plus modeste en quatre ans, soulignait la semaine dernière le gouvernement américain.

«Les prix des maisons pourraient chuter de 10 %», estime Maury Harris, économiste en chef de UBS, à New York. UBS, dont le siège se trouve à Zurich, est le plus important gestionnaire mondial de patrimoine de gens riches.

La Fed est en désaccord à ce sujet. Selon le rapport du 11 avril dernier, la banque centrale a relevé des «signes de stabilisation dans la demande de maisons dans la plupart des régions du pays. Les attitudes face à l'achat de maisons se sont améliorées et on peut s'attendre à ce que la croissance continue de l'emploi soutienne les ventes de maisons.»