Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a accueilli avec scepticisme, lundi, l'achat de CHUM par CTVglobemedia, au coût de 1,4 milliard $.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a accueilli avec scepticisme, lundi, l'achat de CHUM par CTVglobemedia, au coût de 1,4 milliard $.

Lors d'une audience de l'organisme réglementaire, le président de CTVglobemedia, Ivan Fecan, a soutenu que la transaction donnerait au réseau Citytv de CHUM la stabilité financière nécessaire pour retourner à ses racines: la production d'émissions «audacieuses».

M. Fecan a prétendu que dans les principaux marchés canadiens, les stations Citytv étaient au bord du gouffre.

Les conseillers du CRTC ont toutefois mis en doute cette prétention à plusieurs reprises, lundi. Ils ont affirmé que les stations de CHUM, qui en comprennent plusieurs dont les activités sont regroupées sous la bannière A-Channel, n'étaient pas extraordinairement rentables, mais qu'elles étaient loin d'être des échecs commerciaux.

Si la requête était approuvée, CTVglobemedia se retrouverait avec deux stations de télé à Vancouver, Calgary, Edmonton, Winnipeg et Toronto. Cela violerait les règles du CRTC interdisant à une firme d'être propriétaire de deux stations de télé dans un même marché.

«Je veux bien vous donner ce que vous voulez, mais n'auriez-vous pas pu faire en sorte que votre demande d'exemption soit moins prodigieuse?» a lancé le conseiller Stuart Langford.

La transaction accorderait en outre à CTV quelque 50 % du marché publicitaire télévisuel au Canada, a fait remarquer le président du CRTC, Konrad von Finckenstein.

«Je peux voir pourquoi (cette transaction) est dans votre intérêt, mais je ne suis pas certain qu'il en aille de même pour l'intérêt public», a déclaré M. von Finckenstein.

Quand on l'a pressé de trouver une autre justification pour la transaction, M. Fecan a relevé que l'auditoire se fragmentait, tout comme les revenus publicitaires. Un rapport dévoilé lundi indique que le marché de la publicité Internet a atteint le seuil du milliard de dollars, a-t-il noté.

«Ce n'est pas le même monde aujourd'hui qu'il y a quelques années et je ne crois pas que la situation s'améliorera», a affirmé le président de CTVglobemedia.

Les audiences du CRTC visent à déterminer s'il faut accorder à CTV une exemption dans certains marchés ü voire tous ou contraindre le réseau à céder quelques-unes des stations de CHUM.

Plus tôt ce mois-ci, Rogers Communications a offert 137,5 M$ en espèces pour plusieurs des stations de télé de CHUM dont veut se départir CTVglobemedia, notamment le réseau A-Channel.

Le sort de cette transaction sous-jacente est lié à la décision du CRTC à l'égard de la prise de contrôle de CHUM par CTVglobemedia.