Touchés par le dernier recul boursier, les titres des producteurs de métaux ont encore le potentiel d'offrir de bons rendements cette année.

Touchés par le dernier recul boursier, les titres des producteurs de métaux ont encore le potentiel d'offrir de bons rendements cette année.

«Les investisseurs audacieux peuvent s'attendre à un gain d'environ 10 à 15 %», avance le gestionnaire Jean-Philippe Choquette, de Fiera YMG Capital.

Depuis le début de l'année, le secteur des matériaux, qui regroupe essentiellement les mines et les métaux, avance de 1 % par rapport à une baisse de 0,3 % pour l'indice général de la Bourse de Toronto.

L'an dernier, il avait affiché la meilleure performance boursière au pays avec un époustouflant 38 %!

«La demande mondiale pour les matériaux reste forte malgré le ralentissement américain», constate le spécialiste.

Jeudi, les derniers chiffres en provenance de la Chine ont montré que son économie continuait à tourner à plein régime.

En février, la production industrielle a bondi de 18,5 % dans l'empire du Milieu alors que les économistes s'attendaient à 15 %. Le mois précédent, elle avait progressé de 14,7 %.

Pour nourrir cette forte poussée, les fabricants chinois ont notamment besoin de métaux primaires.

Il ne faut donc pas s'étonner de voir le prix du nickel atteindre des sommets historiques et celui du cuivre toucher son niveau le plus élevé en deux mois.

«De façon générale, l'offre est limitée, explique M. Choquette. Au cours des dernières années, il n'y a pas eu de découvertes d'importants gisements miniers pour satisfaire la demande.»

Selon lui, le contexte international continue à favoriser les producteurs miniers.

«La demande reste ferme et les profits seront au rendez-vous», affirme le gestionnaire.

Il précise que les prix des métaux sont actuellement plus élevés que les estimations des analystes.

«Il faut s'attendre à des révisions à la hausse dans les prochains trimestres», dit-il.

Ce faisant, une partie de la valeur des entreprises n'est pas pleinement prise en compte par le marché.

La majorité des titres s'échangent à trois fois le BAIIA (bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements) de cette année. «Ce n'est pas très cher», estime-t-il.

De plus, ajoute Jean-Philippe Choquette, les producteurs génèrent d'importants flux monétaires, ce qui en fait des cibles intéressantes pour les prédateurs.

«On s'attend à d'autres fusions et acquisitions dans le secteur cette année», dit-il.

Au cours des dernières semaines, l'indice canadien du secteur des matériaux a perdu quelques 10 % à la suite de la dégringolade boursière de la Bourse de Shanghai.

«Il est trop tôt pour dire que la correction est terminée mais il y a des occasions d'achat du côté des producteurs de métaux si on investit sur un horizon de 12 mois», dit le gestionnaire.

À son avis, le titre de LionOre Mining International (LIM) pourrait bien faire.

Il s'agit d'un important producteur de nickel ayant des activités en Australie, en Afrique du sud et au Botswana.

«Les analystes devront augmenter leurs cibles sur ce titre, pense le gestionnaire. Leurs modèles reposent sur un prix du nickel à 13 $US la livre alors qu'il s'échange à 21 $US.»

Il s'intéresse aussi à HudBay Minerals (HBM). «La société prévoit augmenter sa production de zinc cette année, dit le spécialiste. Elle risque aussi de se faire acheter en cours d'année.»

Par ailleurs, M. Choquette garde un oeil sur Alcan (AL). Il souligne qu'elle produit d'importants flux monétaires et qu'elle rachète de ses actions. «La consommation d'aluminium est en hausse de plus de 20 % en Chine», dit-il.

Depuis le début de l'année, des rumeurs font état de la vente possible d'Alcan à une grande minière internationale.