Un vieux problème que Bombardier (T.BBD.B) pensait avoir réglé est revenu le narguer à la face du monde entier mardi.

Un vieux problème que Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] pensait avoir réglé est revenu le narguer à la face du monde entier mardi.

Un turbopropulseur Q400 du transporteur japonais All Nippon Airways (ANA) a atterri sur le nez, dans une explosion d'étincelles, en raison d'un train d'atterrissage qui a refusé de se déployer.

L'incident n'a pas fait de blessés mais les images de l'événement ont fait le tour du monde. ANA a cloué au sol ses 13 appareils Q400 alors que le ministère japonais des transports a ordonné une inspection de l'ensemble des 36 appareils Q400 actuellement exploités au Japon.

Le titre de Bombardier a piqué du nez à la Bourse de Toronto, perdant 4,89 % de sa valeur pour clôturer à 4,47 dollars.

Le Q400, un appareil construit par Bombardier à l'usine de Havilland de Toronto, a connu des débuts difficiles au Japon. Depuis 2003, All Nippon Airways (ANA) et un autre transporteur japonais, Japan Air Commuter, ont signalé 77 incidents impliquant cet appareil.

Plus d'une vingtaine de ces incidents étaient liés au train d'atterrissage. C'est ainsi qu'en février 2006, les trois trains d'atterrissage d'un Q400 d'ANA ont refusé de se déployer, forçant l'équipage à suspendre les manoeuvres d'atterrissage et à reprendre de l'altitude pour finalement réussir à déployer les trains récalcitrants. En 2004, un Q400 a perdu une roue du train d'atterrissage droit.

Ces divers incidents avaient amené le président d'ANA à s'excuser publiquement au cours de l'assemblée annuelle des actionnaires de la société, en juin 2006.

Le Bureau de l'aviation civile du Japon et Transorts Canada se sont penchés sur le problème.

«Il y a eu des problèmes de fiabilité avec le Q400 dans le passé, a indiqué Marc Duchesne, porte-parole de Bombardier Aéronautique. Nous avons réglé ces problèmes-là en envoyant une équipe sur place pour travailler avec les opérateurs japonais de façon à ce qu'ils comprennent bien l'appareil et qu'ils l'utilisent selon ses capacités. Depuis, son niveau de fiabilité a augmenté.»

Il a ajouté que Bombardier avait travaillé avec ANA et Goodrich, le manufacturier des trains d'atterrissage du Q400, pour identifier et régler le problème particulier lié aux trains, une question de filage électrique.

M. Duchesne a cependant reconnu que le dernier incident venait «entacher le portrait».

«Ce n'est pas une bonne nouvelle pour nous, surtout que nous avons mis énormément d'efforts pour arriver à rendre ces appareils très fiables et des plus sécuritaires», a-t-il déclaré.

Le train d'atterrissage avant du Q400 d'ANA a refusé de se déployer hier lors d'un vol d'Osaka à Kochi. Le pilote a d'abord essayé de débloquer le train en touchant violemment le sol à quelques reprises avec les trains d'atterrissage arrière, sans succès.

Il a finalement dû se résigner à tourner au-dessus de l'aéroport de Kochi pour brûler du carburant avant d'effectuer un atterrissage sur les deux trains arrières et sur le nez de l'appareil. Le Q400 s'est immobilisé sans trop de dommages.

Bombardier a émis un avis à tous les exploitants du Q400 pour les inviter à inspecter le train d'atterrissage avant de l'appareil. L'avionneur a également demandé à son équipe spéciale, encore au Japon, de se pencher sur la question.

«Nous sommes convaincus que nous sommes sur la bonne voie pour régler le problème une fois pour toute», a affirmé M. Duchesne.

Au 31 janvier dernier, 143 appareils Q400 étaient exploités dans le monde. Or, seule la flotte japonaise a connu une telle série d'incidents.

«C'est ça qui est mystérieux», a déclaré M. Duchesne.

Le Q400 demeure un appareil extrêmement populaire. Au 31 janvier dernier, le carnet de commande de Bombardier comptait 57 appareils Q400. Continental pourrait prochainement placer une commande pour 24 turbopropulseurs de ce type, un contrat que Bombardier espère remporter.