Pour une rare fois, la CSN unit sa voix à celle du patronat pour se plaindre du peu d'empressement des chefs politiques à aborder les défis économiques du Québec.

Pour une rare fois, la CSN unit sa voix à celle du patronat pour se plaindre du peu d'empressement des chefs politiques à aborder les défis économiques du Québec.

La présidente Claudette Carbonneau s'est inquiétée des fermetures d'entreprises survenues au Québec au cours des derniers mois, lors de l'ouverture du conseil confédéral de la centrale syndicale, mardi matin.

«Le Québec doit absolument se doter d'une stratégie globale intégrée quant aux effets de la mondialisation et redonner du tonus au secteur manufacturier», a-t-elle soutenu.

Parlant carrément de «désindustrialisation», Mme Carbonneau a énuméré les fermetures des usines de Shermag à Disraéli, de Goodyear ou Gildan à Valleyfield, de Norks Hydro à Bécancour, d'Olymel à Saint-Simon et à Saint-Valérien et de Louisiana Pacific à Saint-Michel-des-Saints.

Dans ce contexte, la dirigeante syndicale réclame qu'une partie du budget du prochain gouvernement aille au soutien au renouvellement des équipements et à la recherche et développement dans les entreprises. Les investissements des compagnies québécoises dans ces secteurs traînent la patte par rapport au reste du Canada, rappelle-t-elle.

Selon la CSN, il s'est perdu 33 000 emplois dans le secteur manufacturier québécois en février, ce qui représente 90 % de l'ensemble des emplois disparus au Canada.

«Il doit bien y avoir quelque chose qui ne marche pas dans la stratégie de désengagement du gouvernement Charest», lance Mme Carbonneau.

La CSN et la FTQ ont toutes deux indiqué, en janvier, qu'elles déborderaient cette année de leur discours traditionnel pour réclamer des investissements dans la technologie, aux entreprises comme aux gouvernements.

«Malheureusement, on entend peu parler de ces enjeux dans la présente campagne électorale», a déploré Claudette Carbonneau mardi matin.

Lundi, c'est le Conseil du patronat et la Fédération des chambres de commerce qui ont dénoncé l'absence «presque totale» des enjeux économiques dans la campagne en cours.