Avec 18 mois de retard lié à des problèmes d'industrialisation, Airbus doit livrer aujourd'hui (lundi) le premier exemplaire de son super-jumbo l'A380 à la compagnie aérienne Singapore Airlines.

Avec 18 mois de retard lié à des problèmes d'industrialisation, Airbus doit livrer aujourd'hui (lundi) le premier exemplaire de son super-jumbo l'A380 à la compagnie aérienne Singapore Airlines.

Une cérémonie est prévue dans la matinée au centre de livraison à Colomiers, dans l'agglomération toulousaine, en présence du président d'Airbus, Thomas Enders, et du président de Singapore Airlines, Chew Choon Seng.

Equipé de quatre réacteurs Trent 900 de Rolls-Royce, l'appareil double-pont de grande capacité roulera mais ne volera pas lors de l'événement, à l'occasion duquel l'intérieur de l'appareil sera dévoilé.

Le «fleuron du XXIème siècle» selon Airbus s'envolera ensuite pour Singapour mardi pour atterrir mercredi sur l'aéroport international de Changi.

Ce gros porteur nouvelle génération effectuera son premier vol commercial le 25 octobre entre Singapour à Sydney. Les places de ce vol ont été mises aux enchères sur internet sur le site eBay.

La somme collectée sera reversée à des oeuvres caritatives. Les vols réguliers quotidiens débuteront le 28 octobre.

La famille de l'A380 est conçue à partir d'une version passager de base, à la capacité minimale de 555 sièges, dans une configuration tri-classe, sur des distances allant jusqu'à 15 000 km/8000 mn.

La version cargo A380F peut transporter une charge marchande de 150 tonnes sur une distance de 10 400 km/5600 mn.

Lancé en 2000, le super jumbo est doté des technologies modernes concernant les matériaux, systèmes et processus industriels.

La rentabilité et la technologie de l'A380 se traduisent par des coûts au siège-kilomètre inférieur de 15 à 20 % et une autonomie de 10 % supérieure à celle des autres avions de grande capacité.

Capable de transporter 35 % de passagers de plus que le Boeing 747-400, et avec une surface de plancher supérieure, le super jumbo propose aux passagers de chaque classe davantage d'espace.

Les ventes de l'A380 devraient s'accélérer après la livraison du très gros porteur à Singapour Airlines et approcher les 200 appareils d'ici la fin de l'année, avait estimé le directeur commercial d'Airbus John Leahy dans un entretien accordé à l'Associated Press la semaine dernière.

L'avionneur européen totalise à ce jour 165 commandes fermes émanant de 14 clients (47 d'Emirates, 20 de Qantas Airways, 19 de Singapore Airlines, 15 de Lufthansa et 12 d'Air France) et 24 options dont une promesse d'achat de 12 A380 de la compagnie British Airways.

Plus d'une cinquantaine d'aéroports s'apprêtent à recevoir l'A380 d'ici 2010.

Ces derniers temps, l'actualité avait surtout été dominée par les retards de fabrication de l'A380, à l'origine de pertes sur le bénéfice d'exploitation estimées à 2,8 milliards d'euros jusqu'en 2010.

Ils ont contribué au lancement du plan de restructuration Power 8, qui prévoit la suppression de 10 000 postes en quatre ans chez Airbus, dont 4125 en France.

Le dernier retard de livraison, dont l'annonce officielle le 13 juin 2006 avait fait chuter de 26 % le titre d'EADS, la maison-mère d'Airbus, est aussi au coeur des soupçons de délits d'initiés pesant sur une vingtaine de dirigeants d'Airbus et d'EADS.