Patience, patience et patience. Près de 10 ans après avoir mis le petit orteil en Amérique du Sud, Brunet, Lebel, Léger, firme d'arpenteurs-géomètres de Longueuil, voit les contrats latinos commencer à s'accumuler.

Patience, patience et patience. Près de 10 ans après avoir mis le petit orteil en Amérique du Sud, Brunet, Lebel, Léger, firme d'arpenteurs-géomètres de Longueuil, voit les contrats latinos commencer à s'accumuler.

«Tous les oeufs éclosent en même temps», explique Jean-Luc Léger, un des trois fondateurs de la firme d'arpenteurs.

Panama, Medellin, Bogota, l'Équateur: 2007 sera l'année où les choses ont vraiment débloqué. Tellement que le groupe longueuillois, qui emploie une trentaine de personnes à temps plein, verra son chiffre d'affaires en provenance d'Amérique du Sud égaler celui du Québec cette année.

BLL est un cas rare. Les exportations internationales de services, quoique les chiffres soient difficiles à calculer en ce domaine, représentent moins de 15% du total des exportations québécoises, même si les services représentent les deux tiers de l'économie québécoise.

Comme d'autres, M. Léger souligne qu'il lui a été difficile de trouver du financement pour ses projets hors Québec. «C'est un gros problème, dit-il. Les marges de crédit ne sont pas faciles à avoir.»

Si l'exportateur de maisons préusinées peut les offrir en garantie si le client ne paie pas, une entreprise de services ne peut faire de même. «Notre inventaire, c'est la main-d'oeuvre, le cerveau qu'on traîne avec nous.»

Le parcours sud-américain de BLL démontre que la conquête de nouveaux marchés est parsemée d'embûches. D'un frère agronome présent au Honduras qui lui indique que le pays a besoin de services d'arpentage en 1998, à une conférence de la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement en 2000, en passant par l'apprentissage sérieux de l'espagnol et de nombreux déplacements en Amérique du Sud... vendre ses services à l'étranger, «c'est beaucoup d'ouvrage, de tracas», rappelle-t-il.

Des conseils à ceux qui veulent se lancer? D'abord, savoir flairer les bonnes occasions. Pour cela, BLL fait affaire avec un groupe de pigistes qui surveillent les appels d'offres en Amérique du Sud et qui l'appellent quand des pays cherchent des arpenteurs pour tracer leur cadastre et placer leurs bonnes géodésiques.

«Il ne faut pas non plus tout vouloir garder pour soi», dit-il aussi. Autrement dit, si une autre entreprise est plus spécialisée que la vôtre dans un domaine, faites donc affaire avec elle. Les contrats, ça se partage.