Un groupe de conseillers fédéraux en matière de santé a estimé jeudi que l'autorisation de commercialiser un calmant produit par le laboratoire pharmaceutique américain Merck (MRK) et censé remplacer le Vioxx ne devrait pas être délivrée.

Un groupe de conseillers fédéraux en matière de santé a estimé jeudi que l'autorisation de commercialiser un calmant produit par le laboratoire pharmaceutique américain Merck [[|ticker sym='MRK'|]] et censé remplacer le Vioxx ne devrait pas être délivrée.

Le vote, sans appel, de 20 voix contre 1, portait sur la prescription du médicament Arcoxia.

Un expert de la Food and Drug Admnistration (FDA), service du gouvernement américain responsable de la pharmacovigilance, a expliqué au groupe de conseillers que le médicament est susceptible d'augmenter substantiellement le risque d'accidents cardiaques et n'est pas plus efficace pour soulager la douleur que d'autres produits de même catégorie.

«Ce dont vous parlez peut aboutir à un désastre de santé publique», a déclaré le docteur David Graham aux conseillers avant le vote. Graham était l'un des chefs de file de la contestation du Vioxx, médicament apparenté également connu sous le nom de rofecoxib et retiré du marché en 2004.

«Nous pourrions revivre ce que nous avons eu avec rofecoxib», a-t-il prévenu.

Le laboratoire Merck recherche pour sa part le feu vert de la FDA pour vendre Arcoxia, connu également sous le nom de etoricoxib, destiné à traiter les manifestations et symptômes de l'ostéoarthrite.

La FDA n'est pas obligée de suivre les recommandations de ses comités consultatifs, mais c'est en général ce qu'elle fait. Merck attend la décision finale pour le 27 avril.

«Merck est déçu. Nous continuons de penser qu'Arcoxia peut devenir une option thérapeutique valable pour de nombreux Américains souffrant d'ostéoarthrite», a déclaré la porte-parole du laboratoire, Kyra Lindemann.

En septembre 2004, Merck avait dû retirer du marché le Vioxx -commercialisé depuis 1999- suite à la publication d'une étude montrant que la consommation à long terme (plus de 18 mois) du médicament doublait les risques de crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux.

Merck s'est vu reprocher à plusieurs reprises d'avoir dissimulé les informations dont disposait le laboratoire sur les risques associés au Vioxx pour assurer ses profits et le prix de ses actions. Des milliers de plaintes ont été déposées aux Etats-Unis, liées à ce médicament prescrit à 20 millions d'Américains avant son retrait du marché.

Le mois dernier, un tribunal avait estimé que l'anti-inflammatoire Vioxx de Merck avait contribué à causer l'infarctus dont a été victime un postier de l'Idaho, et avait condamné le laboratoire pharmaceutique américain à lui verser 20 M$ US.