Un avocat a affirmé aux coaccusés de Conrad Black qu'ils avaient la possibilité de ne pas déclarer les millions de dollars qu'ils devaient percevoir en paiements de non-concurrence, ont appris jeudi les jurés au procès du magnat de la presse déchu.

Un avocat a affirmé aux coaccusés de Conrad Black qu'ils avaient la possibilité de ne pas déclarer les millions de dollars qu'ils devaient percevoir en paiements de non-concurrence, ont appris jeudi les jurés au procès du magnat de la presse déchu.

Toutefois, les cadres de Hollinger ont choisi d'ignorer ce conseil, préférant plutôt révéler les noms des personnes qui allaient tirer profit de ces sommes versées dans le cadre d'une entente de non-concurrence, a indiqué l'avocat Darren Sukonick lors de son témoignage, à Chicago.

Ces paiements de non-concurrence, au coeur de la poursuite pour fraude intentée par le gouvernement américain contre Black, furent issus de la transaction conclue pour la vente de quotidiens canadiens à CanWest Global Communication pour 3,2 G$, à la fin de 2000.

«À ce moment, j'avais recommandé que, pour des questions de vie privée, ils ne soient pas divulgués», a affirmé jeudi M. Sukonick, un des nombreux avocats du cabinet torontois Torys qui ont conseillé Hollinger International dans le cadre de cette transaction.

Mercredi, M. Sukonick avait affirmé au tribunal que les paiements de non-concurrence à Black et à ses trois coaccusés pourraient avoir été faits sans les autorisations en bonne et due forme et pourraient ne pas avoir été rendus publics correctement. Il a également laissé entendre que des primes et d'autres sommes imposables avaient été présentées comme des paiements de non-concurrence - alors exempts d'impôts au Canada ü à la recommandation d'avocats de Torys.

Soumis à un contre-interrogatoire serré par l'avocat du coaccusé Peter Atkinson, jeudi, M. Sukonick a cependant reconnu avoir recommandé à plusieurs reprises que Hollinger soumette l'idée de verser des paiements de non-concurrence à des dirigeants comme une façon d'éviter de payer des impôts.

Black, Atkinson, Jack Boultbee et Mark Kipnis sont accusés d'avoir empoché quelque 60 M$ US en paiements dans le cadre d'une entente de non-concurrence, des sommes qui auraient normalement dues être remises aux actionnaires de Hollinger International.

Black est aussi accusé d'avoir fait payer par l'entreprise quelque 20 M$ US en dépenses personnelles.