Ça joue dur dans le secteur de l'alimentation. Les épiciers Loblaws (T.L) et Metro (T.MRU.A) tentent d'attirer de nouveaux clients à coups de rabais alléchants.

Ça joue dur dans le secteur de l'alimentation. Les épiciers Loblaws [[|ticker sym='T.L'|]] et Metro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]] tentent d'attirer de nouveaux clients à coups de rabais alléchants.

Conséquence: leurs marges bénéficiaires ont fondu comme neige au soleil au cours des derniers mois. L'hiver s'annonce long pour les actionnaires.

Mardi, le titre de Loblaws a connu une autre journée difficile à la Bourse de Toronto, terminant la journée à 32,71 $, en baisse de 1,07 $. Il y a deux ans, l'action de Loblaws valait 75 $. L'an dernier, à pareille date, le titre touchait les 47 $.

Du côté de Metro, le titre a perdu 20 % de sa valeur depuis un mois. Mardi, il a terminé la journée à 28,19, en baisse de 81 ¢. En février dernier, l'action de Metro avait atteint un sommet, à plus de 40 $.

Il faut dire que, dans cette guerre de prix, le plan de match de Loblaws est surtout de limiter les dégâts par les temps qui courent. Car la compétition est féroce. Tellement que son principal compétiteur au Québec et en Ontario, Metro, démontre lui aussi des signes d'essoufflement.

Il y a deux ans (2004), Loblaws avait pourtant dégagé des marges de profits considérables, soit près de 1 milliard $. Cette année, si tout se déroule comme prévu, le bénéfice net pourrait atteindre les 500 M$.

En Ontario, A&P, qui appartient à Metro, et Loblaws ont du mal à s'affirmer devant le modèle des grandes surfaces (supercenters) déployé par Wal-Mart. Au Québec, c'est surtout Sobeys par l'entremise des magasins IGA et les Wal-Mart qui continuent à gruger des parts de marché.

Au dernier trimestre, Loblaws a ainsi vu son chiffre d'affaires légèrement progressé de 100 M$, à 9,14 milliards $ alors que ses profits ont fondu de moitié, passant de 203 M$ (l'an dernier) à 117 M$.

De son côté, Metro a vu ses ventes diminuer de 300 M$, à 2,4 milliards $. Ses profits ont aussi dégringolé, fondant de 27 %, à 57,6 M$.

Plusieurs analystes croient que la guerre de prix qui fait rage actuellement dans le secteur alimentaire pourrait d'ailleurs perdurer encore quelques trimestres.

«Cela pourrait aller jusqu'au milieu de 2008», pense Keith Howlet chez Valeurs mobilières Desjardins.

Mais au détriment de qui? se questionne par ailleurs l'analyste. «Comme numéro un du secteur, les gestes posés par Loblaws ont un impact sur tous les joueurs de l'industrie. Et les dommages les plus importants ont été infligés à Loblaws elle-même», note-t-il dans sa plus récente note de recherche.

Pour Jean Duguay, de Placements Eterna, c'est tout le modèle d'affaires de Loblaws qui est présentement sous observation. «Car il y a certainement une limite à offrir du saumon fumé et des pneus sous le même toit», fait valoir le gestionnaire.

Bien qu'il apprécie l'équipe de direction de l'épicier ontarien, ce dernier juge encore le prix du titre trop élevé pour en acheter. «S'il descendait sous la barre des 30 $, on y penserait», ajoute M. Duguay.

Chez Gestion Claret, Alain Chung trouve pour sa part le titre de Metro attirant ces temps-ci. Il croit que c'est le temps d'acheter à rabais ce titre qui a toujours bien fait par le passé.

«On a ici une entreprise qui a les meilleures marges bénéficiaires de son secteur», évoque-t-il.

Keith Howlet a aussi un faible pour le titre de Metro. Il prévoit des profits par action de 2,63 $ cette année et de 2,80 $ l'an prochain. L'analyste n'hésite pas à recommander l'achat de Metro avec un prix cible de 37 $.

À la Financière Banque Nationale, l'analyste Jim Durran croit que le gros de la tempête semble derrière l'équipe de direction de Loblaws.

«Nous croyons que ce long virage sera bénéfique à plus long terme», dit l'analyste. Il suggère de conserver le titre avec un prix cible à 35 $ d'ici 12 mois.