Les rumeurs entourant la vente de Bell ont alimenté bien des angoisses et des discussions de machine à café ces dernières semaines chez les employés du conglomérat.

Les rumeurs entourant la vente de Bell ont alimenté bien des angoisses et des discussions de machine à café ces dernières semaines chez les employés du conglomérat.

Et l'incertitude est loin d'être terminée, malgré les précisions apportées samedi par l'entreprise.

«C'est sûr que c'est inquiétant, on ne connaît pas le nouveau propriétaire, a lancé Michel Ouimet, vice-président du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), qui représente 12 000 employés de Bell.»

Les syndiqués de Bell Canada Entreprises (BCE) ont déjà été éprouvés à plusieurs reprises ces dernières années, a dit M. Ouimet, rappelant le transfert des téléphonistes du 411 au sous-traitant Nordia et la quasi-fermeture de la filiale Expertech l'hiver dernier.

La direction actuelle de BCE et la Caisse de retraite Teachers ont tenté de se faire rassurants samedi. Pas question de déménager le siège social hors de Montréal ni de couper massivement des emplois.

Michel Ouimet demeure inquiet. «Qui aurait dit que la plus grosse entreprise de télécoms au Canada serait vendue? Déjà de la vendre, pour nous, c'est un problème, peu importe qui l'achètera.»

De toutes les offres de rachat qui ont circulé depuis deux mois, c'est celle de Telus qui avait le plus inquiété les travailleurs. Certains analystes estiment qu'une fusion entre Bell et Telus pourrait entraîner la disparition de 20 000 emplois.

Pour l'heure, Bell Canada poursuit la construction de son nouveau siège social à l'Île-de-Soeurs. Le rachat de BCE par Teachers ne changera rien au déménagement prévu de 3000 employés dans les locaux neufs à la fin de 2008, a-t-on assuré.

Et quel avenir attend les millions de clients de Bell Canada? Verront-ils leur facture - ou la qualité de leurs services - affectées par la transaction? Michael Sabia, grand patron de Bell, a affirmé hier que le changement de propriétaire ne causera aucun désagrément.

Charles Tanguay, porte-parole de l'Union des consommateurs, n'a lui non plus aucune inquiétude. «On craignait une fusion Telus-Bell, parce que ça aurait éliminé la compétition, mais on n'a pas de craintes avec cette transaction-là», a-t-il ajouté.