Un PlayStation 3 pour l'anniversaire de fiston? Près de 800 $ au magasin d'électronique. Sur le site d'enchères en ligne eBay? Tiens, tiens: 429 $ US.

Un PlayStation 3 pour l'anniversaire de fiston? Près de 800 $ au magasin d'électronique. Sur le site d'enchères en ligne eBay? Tiens, tiens: 429 $ US.

Calcul rapide: 460 $ canadiens plus la livraison. Intéressant. Pour les consommateurs virtuels, la montée du dollar canadien ne peut que faire du bien.

«Dans les secteurs de l'électronique et de l'informatique, les articles sont pratiquement toujours moins chers aux États-Unis, note Christian Beaulé, un habitué du magasinage en ligne dans ces domaines. Les frais de livraison ne sont pas si élevés, et tu peux épargner des frais de douane si l'expéditeur inscrit sur l'envoi que c'est pour un cadeau.»

La force du huard est bienvenue pour ceux qui magasinent auprès des vendeurs américains. Marian, une blogueuse d'Halifax et utilisatrice d'eBay, affirme que «pour quiconque vend en dollars américains, le marché est favorable aux acheteurs».

Autre avantage, la quasi parité du dollar facilite la vie aux cyberconsommateurs.

«Je ne me casse plus la tête à faire des calculs pour déterminer le coût réel d'un article, dit Patrice Côté, un collectionneur de cartes de hockey du Nouveau-Brunswick. Si le prix en dollars américains me semble raisonnable, je fonce, la conversion en argent canadien ne pesant pratiquement pas dans la balance.»

Même pour ceux qui achètent des vendeurs canadiens, il semble que la force du huard soit profitable.

«Non seulement les produits américains sont moins chers, mais les vendeurs canadiens réduisent leur marge de profit pour conserver leurs parts de marché», explique l'un des auteurs de Starting an eBay Business for Canadians for Dummies, Bill Summers.

Si acheter d'un particulier aux États-Unis peut être avantageux, les bonnes occasions sont plus rares chez les entreprises américaines.

«Si on regarde des entreprises comme Best Buy ou Future Shop, qui ont des sites canadiens, leurs prix sont adaptés au marché canadien, explique Jacques Nantel, professeur titulaire aux HEC. Il n'y avait pas nécessairement d'avantages comparatifs avant, et il ne devrait pas y en avoir plus aujourd'hui.»

Livraisons et protections

M. Nantel ne croit pas que l'envolée du huard aura un impact majeur sur le comportement du consommateur virtuel. «Ce qui fait la différence en commerce électronique, ce sont les frais de douane et de livraison, et ça reste cher.»

Même en utilisant des trucs pour éviter les frais de douane, des surprises peuvent survenir. C'est déjà arrivé à Christian Beaulé, qui a acheté pour près de 20 000 $ de marchandise sur le web.

«J'essaie d'acheter au Canada pour éviter les mauvaises surprises, dit-il. Sauf quand ce que je veux n'est disponible que chez un vendeur américain.»

Pour le consultant chez Analyweb inc., Michel Leblanc, il ne faut pas acheter les yeux fermés. «En ce qui concerne la politique de retour, c'est parfois désavantageux d'acheter chez les Américains. La protection juridique canadienne s'applique toujours, mais les recours sont difficiles.»

Reste que certaines tentations sont fortes. «Je magasine mes vacances en ligne sur des sites américains, raconte M. Leblanc. En partant de Burlington, ça me coûte pas mal moins cher, ce qui n'était pas le cas quand le taux de change était défavorable.»

«L'appel américain peut se faire sentir chez le consommateur», affirme M. Leblanc. Mais il ajoute que la barrière linguistique peut freiner les ardeurs de certains Québécois.

Il faut aussi compter avec les aléas des enchères en ligne. Le temps d'écrire cet article, le PlayStation 3 de fiston est passé à 493 $ US, soit 527 $ canadiens. Vendu quand même.