Malgré le retrait d'un membre, le consortium de caisses de retraite et d'une firme de New York qui envisage l'achat de BCE (T.BCE) et sa filiale Bell Canada entend poursuivre l'examen de ce projet multimilliardaire.

Malgré le retrait d'un membre, le consortium de caisses de retraite et d'une firme de New York qui envisage l'achat de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] et sa filiale Bell Canada entend poursuivre l'examen de ce projet multimilliardaire.

La viabilité financière de ce consortium, qui pourrait réaliser une transaction avoisinant les 30 milliards, ne serait aucunement compromise, selon l'un de ses membres, la Caisse de dépôt et placement du Québec.

«Notre consortium conserve toute la capacité financière pour une éventuelle transaction à propos de BCE. Et dans l'immédiat, nous poursuivons notre vérification diligente et détaillée des données d'affaires de BCE», a indiqué Lucie Frenière, porte-parole de la Caisse.

Pour ce faire, une équipe d'analystes de la Caisse, dirigée par Luc Houle, vice-président principal aux placements privés, a été confinée dans des bureaux externes à son siège social du Square Victoria.

«C'est pour éviter tout conflit d'intérêt entre notre analyse de BCE et le fait que la Caisse est déjà un important actionnaire de l'un de ses concurrents au Québec, Quebecor Média, qui comprend Vidéotron», a expliqué Mme Frenière.

Entre temps, le partenaire du consortium qui a décidé de se retirer est Investissements PSP. Cette société administre 30 milliards d'actifs des caisses de retraite des fonctionnaires fédéraux, de la GRC et des militaires canadiens.

Les membres restants du consortium sont, outre la Caisse de dépôt, l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada (RPC) et la firme Kolhberg Kravis Roberts (KKR) de New York. Cette firme est l'une des plus importantes du monde en matière de rachat adossé et de restructuration d'entreprises.

S'il s'avère, le rachat complet de BCE et la fermeture de son capital-actions à Toronto et à New York constitueraient le plus grosse transaction du genre jamais réalisée au Canada.

Au siège social d'Investissements PSP, à Ottawa, on a refusé tout commentaire sur la raison du retrait du consortium initial.

Toutefois, PSP est déjà en voie de compléter avec un partenaire américain un gros investissement en télécommunications: le rachat de la filiale satellitaire Telesat de BCE.

Il s'agit d'une transaction de 3,4 milliards dont la part de PSP, à hauteur de 36 %, reviendrait tout juste au-dessus d'un milliard.

Or, du point de vue des dirigeants de PSP, la perspective d'un autre investissement majeur en télécoms, en participant au rachat de BCE, a pu émerger comme un défi à la diversification de risque de leurs placements.

Quant au remplacement de PSP dans le premier consortium de prétendants pour BCE, on indique à la Caisse de dépôt que c'est «possible», mais pas essentiel pour le moment.

Aussi, selon l'entente convenue avec le conseil d'administration de BCE, qui supervise l'examen d'offres d'achat, l'inclusion d'un nouveau membre au consortium devrait aussi être autorisée par BCE.

Teachers

Entre-temps, l'intrigue persiste à propos de l'origine des concurrents du premier consortium de prétendants pour BCE, annoncé il y a trois semaines.

Une telle concurrence serait déterminante pour les actionnaires de BCE, s'ils veulent obtenir le plus cher possible pour leurs actions.

Pour le moment, l'autre prétendant pressenti est Teachers' la caisse de retraite des enseignants de l'Ontario.

Cette caisse est déjà le principal actionnaire de BCE, même très minoritaire. Aussi, ses doléances d'actionnaire insatisfait ont largement contribué à la remise en question du contrôle de BCE et Bell Canada.

Mais encore vendredi, au siège social de Teachers à Toronto, l'hésitation demeurait de mise. Publiquement, du moins.

«Nous poursuivons nos discussions avec des partenaires financiers», a indiqué la porte-parole, Deborah Allan.

Par ailleurs, elle a indiqué que Teachers n'avait pas encore réclamé à BCE un accès à sa «salle de données d'affaires», pour en faire un examen détaillé.

C'est l'étape de vérification détaillée qu'effectue déjà le consortium composé de la Caisse de dépôt, de RPC et de KKR.

En Bourse, les doutes des investisseurs envers l'émergence d'autres prétendants semblent peser contre le cours de actions.

Elles ont terminé vendredi à 37,20 $, en baisse de 16 cents malgré un marché haussier.

C'est le cours boursier de fin de séance le plus bas pour BCE depuis la mi-avril, lors de la divulgation de discussions avec un premier consortium.