Lueur d'espoir pour l'abattoir d'Olymel de Vallée-Jonction. Le syndicat et la direction d'Olymel se rendront à Québec jeudi matin pour reprendre les discussions en présence du conciliateur.

Lueur d'espoir pour l'abattoir d'Olymel de Vallée-Jonction. Le syndicat et la direction d'Olymel se rendront à Québec jeudi matin pour reprendre les discussions en présence du conciliateur.

Les deux partis ont confirmé à La Presse Affaires avoir accepté une convocation lancée hier soir par le conciliateur nommé par le ministère du Travail, Jean Poirier. «Est-ce que c'est un signe que le dossier peut évoluer? Peut-être. On verra», a lancé Richard Vigneault, porte-parole d'Olymel.

Cette ouverture, quoique timide, tranche avec le discours que tient l'entreprise depuis mardi dernier, jour où les employés avaient massivement refusé une offre qualifiée maintes fois de "finale" par la direction. Olymel avait répliqué quelques heures plus tard en annonçant la fermeture du plus gros abattoir du Québec pour le 25 mai.

La convocation du conciliateur fait suite à une annonce plus tôt dans la journée du syndicat, qui s'était dit prêt à mettre de l'eau dans son vin en acceptant d'importantes concessions salariales. Le syndicat des travailleurs d'Olymel de Vallée-Jonction affirme avoir déposé lundi une contreproposition à Olymel par l'intermédiaire du conciliateur où il accepte des baisses salariales, dans le régime d'assurance et le REER collectif des employés. Le tout pour une somme de 11,4 millions.

«On met 11,4 millions sur la table, a clairement indiqué Claudette Carbonneau, présidente de la CSN, qui chapeaute le syndicat de Vallée-Jonction. Et cette somme correspond, en termes d'enveloppe, aux objectifs qui étaient poursuivis par l'entreprise.»

Mardi dernier, les travailleurs de Vallée-Jonction avaient pourtant rejeté les concessions exigées par la direction dans une proportion de 97%. Volte-face syndicale?

Les principaux intéressés jurent que non. Les employés de Vallée-Jonction, d'ailleurs, n'ont pas tenu de nouveau vote depuis ce refus massif. À cette occasion, ils avaient par contre également voté pour lancer une «ultime tentative de négociation« au propriétaire principal d'Olymel, la Coopérative fédérée du Québec. C'est dans le cadre de ce mandat que le syndicat a déposé lundi sa contreproposition.

Pas accceptables

Le syndicat a aussi indiqué que s'il était prêt à faire d'importantes concessions sur les questions salariales, certaines demandes normatives exigées par l'employeur, notamment quant à la sécurité des travailleurs, n'étaient pas acceptables.

«Les employés n'ont pas voté pour la fermeture de l'usine. Ils ont dit non à la gestion par ultimatum, et oui à la négociation», a affirmé Jean Lortie, président de la Fédération du commerce de la CSN.

Olymel s'est refusée à tout commentaire concernant cette contre-proposition. «On est en train d'étudier tout ce que le syndicat a annoncé, commenté et avancé», a dit Richard Vigneault, porte-parole d'Olymel, qui s'est tout de même montré surpris par l'accent mis par les syndicats sur les clauses concernant la sécurité de l'usine. «J'ai cru comprendre qu'ils parlaient beaucoup de sécurité. Il n'était pourtant pas question de couper là-dedans», a-t-il lancé à La Presse Affaires.

Le syndicat soutient qu'Olymel cherche à abolir les postes de superviseur à la sécurité chez Olymel, ce qui ferait grimper leurs primes d'assurances.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a réitéré un «appel solennel» à la Coop fédérée du Québec et à la Société générale de financement, respectivement propriétaires à 60% et 17% d'Olymel.

Par ailleurs, le ministre du Travail et ministre de l'Agence de développement économique du Canada, Jean-Pierre Blackburn, a indiqué hier qu'il pourrait "étudier très sérieusement" une demande d'aide financière d'Olymel si l'entreprise allait frapper à sa porte.