Le gouvernement Charest veut forcer le jeu pour obtenir un règlement entre syndicats et détaillants dans le dossier délicat des heures d'ouverture des magasins. Pour fermer le débat, le gouvernement a fait circuler auprès des deux parties une formule de compromis.

Le gouvernement Charest veut forcer le jeu pour obtenir un règlement entre syndicats et détaillants dans le dossier délicat des heures d'ouverture des magasins. Pour fermer le débat, le gouvernement a fait circuler auprès des deux parties une formule de compromis.

Hier (mercredi) à la sortie d'un caucus des députés allongé par de nombreux échanges sur la question des heures d'ouverture, le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, a souligné qu'il "n'y a pas de consensus au moment où on se parle".

Mais il paraissait clairement confiant quant à la suite des choses.

Le principal irritant de la loi adoptée au terme d'un pénible débat en 1992 reste la limite de quatre employés le week-end à compter de 17 h.

Québec pousse en faveur d'une entente où les commerces fermeraient à 21 h les fins de semaine, comme le réclament les syndiqués, et non à 22 h, comme le souhaitaient publiquement les employeurs. Les chaînes étaient toutefois disposées à ce compromis indique-t-on en coulisses. Elles sont déterminées à ce qu'on révoque la limite des quatre employés, une disposition qui crée des lignes d'attente interminables aux caisses dès 17 h les fins de semaine.

Les chaînes offrent aussi quatre jours fériés aux syndiqués, le syndicat en réclame sept. Il n'y en a aucun de prévu dans la loi actuelle.

On vise une entente pour permettre le dépôt d'un projet de loi le 15 novembre, date limite où ces projets peuvent être approuvés sans consentement de l'opposition, avant les fêtes.

Hier, le ministre Raymond Bachand, longtemps muet dans ce dossier, était subitement loquace. Il disait espérer un consensus, "pour le consommateur, mais aussi pour les travailleurs qui se font intimider et harceler par des clients qui ne sont pas satisfaits, et qui n'ont pas de journée fériée" a-t-il rappelé.

Il sortait d'un caucus où la question des heures d'ouverture avait déclenché bon nombre d'interventions, retardant de près d'une heure la fin de la réunion. Parmi plusieurs intervenants, des députés comme Karl Blackburn (Roberval), Alain Paquet (Laval-des-Rapides) et Raymond Bernier (Montmorency) sont intervenus en faveur de la levée de la limite de quatre employés en soirée les week end, a appris La Presse.

Du côté syndical, le leader des Travailleurs unis de l'alimentation (FTQ), Louis Bolduc, soulignait hier qu'il n'y avait pas eu d'échanges avec les représentants des grandes chaînes depuis la conférence de presse donnée lundi par la centrale.

Pour les travailleurs, il n'est pas question de céder: les magasins devront fermer à 21 h toute la semaine, soutient-il.

Actuellement il n'y a aucune limite quant à l'heure de fermeture des magasins d'alimentation.