A-t-on crié au loup dans les contrées pétrolifères de l'Alberta?

A-t-on crié au loup dans les contrées pétrolifères de l'Alberta?

À moins que les patrons pétroliers aient remporté leur lobbying?

Toujours est-il qu'au lendemain de l'annonce des nouvelles redevances de l'Alberta, décriées d'avance dans toute l'industrie, les investisseurs boursiers, eux, semblaient peu inquiets pour le rendement de leurs placements pétroliers et gaziers.

Même que l'indice sectoriel des entreprises d'énergie s'est encore apprécié de 0,2%, vendredi, à la Bourse de Toronto.

C'est un gain moindre que le rebond de 1,2% de l'indice de marché S&P/TSX, mais tout de même contraire aux attentes.

Surtout que lors de l'annonce des intentions albertaines, le 19 septembre dernier, l'indice sectoriel des titres d'énergie sur Bay Street avait décroché de 2,5% en quelques heures.

Et depuis, des patrons d'entreprises pétrolières, surtout dans les sables bitumineux, avaient multiplié les avertissements de déclins d'investissements et d'emplois.

Mais vendredi, après l'annonce détaillée d'Edmonton, la montée continue du prix du pétrole, à plus de 92 $ US le baril, s'est avéré le grand modérateur du débat, du point de vue des investisseurs.

«Tout bien considéré, les nouvelles redevances de l'Alberta s'annoncent beaucoup moins coûteuses que l'on a craint. Leur impact sera même bénin dans le cas des sables bitumineux», résume Doug Leggate, analyste en énergie chez Citigroup Global Markets, à New York.

Chez Valeurs mobilières Desjardins (VMD), à Toronto, l'analyste en énergie, Adam Zive, s'attend aussi à un «impact peu probable» des nouvelles redevances sur les investissements dans les sables bitumineux.

«Ces projets vont suivrent leur cours, considérant les flux financiers considérables (revenus et profits) provenant du pétrole et les capitaux disponibles pour les entreprises», selon M. Zive.

Dans le nouveau régime de redevances de l'Alberta, les changements de formules de calcul sont nombreux, selon les cours du pétrole et du gaz.

Mais leur coût global pour l'industrie s'avère moindre que les changements proposés une récente commission spéciale du gouvernement albertain.

Pour l'essentiel, l'Alberta rehaussera d'environ 5% le taux de ses redevances d'extraction de pétrole et de gaz, déjà réputées parmi les plus faibles du monde.

En dollars, le gouvernement albertain devrait encaisser 1,4 milliard de plus par an à compter de 2010, ce qui représente un gain nominal de 20%.

Les revenus pétroliers et gaziers d'Edmonton atteindraient alors 8,6 milliards par an, comparativement aux 7,2 milliards prévus pour le budget courant de la province.