Malgré les demandes de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), le ministre Raymond Bachand ne voit pas pourquoi le projet de port méthanier Rabaska à Lévis serait refusé.

Malgré les demandes de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), le ministre Raymond Bachand ne voit pas pourquoi le projet de port méthanier Rabaska à Lévis serait refusé.

Invité à titre de conférencier au Congrès des chambres de commerce du Québec à Rivière-du-Loup, le ministre du Développement économique estime qu'il faut se fier au rapport du BAPE.

«Au niveau environnemental, il faut être respectueux des conclusions du BAPE (qui a approuvé le projet). En ce qui a trait au développement économique, je crois que nous avons besoin des deux ports méthaniers, Lévis et Cacouna», dit-il, ajoutant ne pas connaître en détails les exigences de la CPTAQ qui refuse de chan-ger le zonage d'une partie agricole du territoire sur lequel Rabaska verrait le jour.

«Il faut voir dans les ports méthaniers une perspective à long terme. Les gens ne réalisent pas, mais lorsque l'on regarde la carte du gaz naturel tout part de l'ouest. Nous sommes complètement au bout des pipelines. À long terme, il est plus utile pour nous d'avoir des terminaux qui amènent ce gaz à proximité. Dans notre bilan économique, ces infrastructures sont très importantes dans le bilan économique du Québec.»

Pourrait-il y avoir deux ports méthaniers à Cacouna? «Votre question est trop hypothétique».

D'autre part, invité à commenter les chiffres publiés récemment dans Le Soleil, à savoir que depuis la mise en place du programme de crédit aux régions ressources, 111 entreprises avaient vu le jour dans ces régions alors que 308 ont fermé dans celles qui ne bénéficient pas de ces crédits, le ministre Bachand estime qu'il faut être prudent avec les statistiques.

«Il faut voir pourquoi ces entreprises ont fermé. En général, c'est multifactoriel. L'augmentation de la devise canadienne peut aussi être en cause lorsqu'une entreprise ne s'est pas modernisée ni adaptée.»

Quant à savoir si ce programme aurait du être mis en place autrement, M. Bachand désire laisser le soin de répondre à sa consoeur Monique Jérôme-Forget.

«Elle étudie des solutions. Tout n'est qu'une question de dosage et d'ajustement des paramètres. Mais nous devons continuer de supporter les régions ressources, parce que c'est vrai que pour eux, tout coûte plus cher comparativement aux régions centres, ne pensons qu'au transport et au financement des entreprises.»

Interrogé sur le problème criant de manque de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs d'activité, le ministre mise beaucoup sur l'ins-tauration d'un corridor économique, une sorte de libre échange de la main-d'oeuvre avec l'Europe.

«Le problème est immense et grandit. D'ici peu, le vieillissement de la population fera en sorte qu'il y aura de moins en moins de gens au travail. Outre l'immigration, l'une des solutions est d'établir cet espace économique avec l'Europe. Que les 450 millions d'Européens puissent venir travailler ici et vice-versa», dit-il.

«On ne parle pas de gens qui viennent s'établir de manière permanente, mais, par exemple d'une infirmière française qui pourrait venir pratiquer ici pour quelques années».