La chaîne québécoise Rôtisseries Saint-Hubert vient d'atterrir à Dorval-Trudeau et rêve d'ouvrir dans d'autres aéroports canadiens.

La chaîne québécoise Rôtisseries Saint-Hubert vient d'atterrir à Dorval-Trudeau et rêve d'ouvrir dans d'autres aéroports canadiens.

Une nouvelle adresse qui sert aussi de tremplin à la nouvelle génération.

Le projet du Saint-Hubert Express d'Aéroports de Montréal a été piloté par Amélie Léger, 28 ans, directeure du développement immobilier, souligne son père, président et propriétaire de la chaîne de restaurants, Jean-Pierre Léger, 61 ans.

C'est elle qui va éventuellement prendre la relève, poursuit-il, mais il ne veut surtout pas prendre sa retraite tout de suite. Amélie Léger a entre autres travaillé durant deux ans et demi chez Alimentation Couche-Tard, devenue l'un des géants des dépanneurs en Amérique du Nord.

Mme Léger est emballée par le potentiel qu'offre le nouveau Saint-Hubert Express pour la chaîne de Laval, qui se concentre encore au Québec.

Jean-Pierre Léger a «d'abord manifesté des réserves» envers le projet de l'aéroport, mais quand il voit les chiffres de ventes, ses yeux s'arrondissent. Ce Saint-Hubert Express a ouvert jeudi dernier et, après quatre jours, ses ventes avaient dépassé 45000 $ grâce, en partie, aux employés de l'aéroport, souligne-t-il.

Guy Gravelle, directeur général de HMS Host à Dorval, est enthousiaste aussi. C'est lui le franchisé de St-Hubert à l'aéroport et il jouera un rôle important dans son expansion. C'est d'ailleurs lui qui a pressenti St-Hubert pour l'aéroport.

HMS Host réalise un chiffre d'affaires de cinq milliards US, dont la moitié en Amérique du Nord, précise M. Gravelle. La société fait affaire avec «au moins 50 bannières, dont 23 à Dorval, et gère la restauration dans de nombreux aéroports et haltes routières.»

«HMS Host a acheté Cara, l'an dernier, et ses revenus au Canada atteignent 400 millions. Le Burger King de Dorval-Trudeau a pris la tête de cette chaîne au Canada et HMS Host veut devenir le meilleur franchisé de St-Hubert», ajoute-t-il.

L'an prochain, St-Hubert pourrait ainsi ouvrir une rôtisserie à Dorval-Trudeau, mais «le but est d'amener la chaîne dans d'autres aéroports», insiste M. Gravelle. Amélie Léger «est très intéressée. On commence à rêver pour 2008».

L'aéroport ne dispose peut-être pas des locaux suffisants, avance Jean-Pierre Léger, «mais on peut s'arranger», réplique du tac au tac Guy Gravelle.

Le projet représente un revirement pour la chaîne de Laval qui, jusqu'à présent, a été prudente dans son expansion à l'extérieur du Québec. Là, Jean-Pierre Léger évoque «la possibilité de l'acquisition d'une chaîne, pour l'expansion ailleurs au Canada, ou le développement interne».

Amélie Léger a aussi mis au point pour Dorval-Trudeau des plats à emporter à bord des vols intérieurs où on ne sert plus de repas et ils se retrouveront bientôt dans d'autres St-Hubert Express.

Un 100e restaurant

Fondée par les parents de Jean-Pierre Léger il y a 55 ans, «St-Hubert BBQ» va par ailleurs passer le cap des 100 succursales en 2007.

Pierre Martin, qui exploite déjà 10 franchises de St-Hubert à Québec, a confirmé à La Presse Affaires la signature d'une entente pour l'ouverture d'un resto-bar de la chaîne au Château Laurier, sur Grande Allée, près du parlement. M. Martin prévoit des travaux de 2,5 millions, notamment pour une terrasse de 150 places, d'ici le premier septembre.

«Ce n'est pas officiel», clame toutefois Alain Girard, vice-président et directeur général de Cogires, propriétaire depuis 1976 du Château Laurier.

«Des contrats de franchises sont par ailleurs sur le point d'être signés pour l'ouverture de quatre ou cinq comptoirs Express dans la région de Montréal, à La Baie et à Baie-Saint-Paul, a enchaîné Amélie Léger, qui veut ouvrir 25 Express en trois ans».

Plusieurs restaurants seront aussi rénovés ou agrandis, a ajouté Jean-Pierre Léger, «dont celui de Saint-Eustache au prix de 2,6 millions, d'ici le 27 mars prochain».

Depuis des années, St-Hubert compte plus de 90 établissements mais, avec celui de l'aéroport, elle passe à 97. Les ventes de Saint-Hubert ont augmenté l'an dernier, «de 9 % à 350 millions», a souligné M. Léger, contrairement à une chute de 8 % dans le secteur, selon l'Association des restaurateurs du Québec. La chaîne «est très rentable, grâce aux clients fidèles», mais le président ne veut pas dévoiler ses profits.

La croissance des ventes s'explique en partie par la décision de St-Hubert de bannir le tabac, dès avril 2005, soit plus d'un an avant l'entrée en vigueur de la loi québécoise, selon le président.

Une cinquantaine de franchisés possèdent ces restaurants, sauf 14 exploités par la chaîne. Les 97 restaurants se trouvent tous au Québec à l'exception de deux au Nouveau-Brunswick et de trois en Ontario.