Après avoir décortiqué les titres chinois les plus importants sur les marchés boursiers pendant une vingtaine de minutes, Alain Chung rend un verdict étonnant.

Après avoir décortiqué les titres chinois les plus importants sur les marchés boursiers pendant une vingtaine de minutes, Alain Chung rend un verdict étonnant.

«Pour l'instant, je me contenterais d'un simple fonds indiciel», dit-il.

Le vice-président exécutif de Gestion de placements Claret, une firme montréalaise, préfère la prudence aux savantes analyses boursières.

«Nous ne sommes pas encore capables d'analyser correctement les sociétés chinoises inscrites en Bourse», dit-il.

Professeur à HEC Montréal, Ari Van Assche opterait lui aussi pour un fonds indiciel ou encore un fonds commun de placement au lieu de s'aventurer à boursicoter avec les sociétés chinoises.

«Il y a un problème de transparence en Chine», dit ce spécialiste de l'économie chinoise, qui amène ses étudiants visiter des entreprises en Chine chaque été.

«Les entreprises donnent des informations aux investisseurs, mais peut-on vraiment les croire?, demande Ari Van Assche. Sur papier, elles se ressemblent toutes, mais on peut voir des différences importantes sur le terrain. Il faut être méfiant, mais les investisseurs sont prêts à prendre plus de risques sur les marchés chinois en raison des rendements qui semblent plus intéressants.»

Même après plusieurs années à suivre leur économie, Alain Chung ne cesse d'être étonné par la philosophie d'affaires des Chinois un mélange entre communisme et capitalisme.

«La plupart des grandes sociétés chinoises sont d'anciennes sociétés d'État qui ne sont spécialisées dans aucun secteur en particulier, dit-il. Finalement, tu ne deviens bon nulle part avec cette philosophie. C'est le contraire de la philosophie occidentale, où les sociétés très spécialisées sont généralement plus efficaces.»

Les investisseurs étrangers ne peuvent pas acheter d'actions à la Bourse de Shanghai. Heureusement, chuchotent les analystes financiers qui s'inquiètent de la bulle spéculative à Shanghai.

«Il y a parfois une différence de prix de 50 % entre l'action d'une même société à Hong-Kong et à Shanghai, dit Alain Chung. Cet écart est attribuable au fait que les Chinois ne peuvent pas investir ailleurs qu'à Shanghai. Ils n'ont que deux options afin de faire fructifier leurs économies: les déposer à la banque ou les investir à la Bourse de Shanghai. C'est pourquoi les titres sont chers à Shanghai.»

Les investisseurs étrangers intéressés à profiter de la croissance économique de la Chine peuvent se rabattre sur les sociétés chinoises inscrites sur les marchés boursiers internationaux, notamment à New York.