Le Nord québécois sera frappé de plein fouet par les changements climatiques, mais Hydro-Québec pourrait bien y trouver son compte.

Le Nord québécois sera frappé de plein fouet par les changements climatiques, mais Hydro-Québec pourrait bien y trouver son compte.

Un chercheur de l'École de technologie supérieure (ETS) avance que les précipitations qui accompagneront la hausse du mercure pourraient régler les problèmes d'approvisionnement des réservoirs hydroélectriques.

Professeur au département de génie de la construction, Robert Leconte vient d'entamer une importante étude sur le sujet.

Son objectif: évaluer l'impact des changements climatiques sur la production hydroélectrique au Québec et au Manitoba. Une quinzaine de chercheurs de l'ETS et de l'Université du Manitoba prendront part à la recherche, qui s'étalera sur trois ans et sera dotée d'un budget de 1 million.

Les conclusions ne seront pas connues avant des mois. Mais des travaux préliminaires mènent le professeur Leconte à une hypothèse étonnante.

Après avoir analysé différentes projections météorologiques, il croit que le réchauffement climatique pourrait devenir une manne pour le plus important producteur d'hydroélectricité au monde.

«La tendance porte à croire qu'il y aura plus d'eau dans les régions nordiques, a-t-il indiqué. Il va faire plus chaud, mais l'effet net serait une augmentation du débit des rivières. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour Hydro-Québec.»

Les chercheurs n'auront pas besoin de passer l'hiver dans le Grand Nord pour mener leurs travaux. Des instruments mesurent déjà le volume d'eau dans les rivières.

Les données recueillies seront soumises à différents modèles mathématiques qui établissent un lien entre les précipitations et le débit des rivières.

Une fois les travaux terminés, les chercheurs émettront une série de recommandations à Hydro-Québec pour une saine gestion en fonction des changements climatiques.

Si les précipitations sont appelées à augmenter dans le Nord québécois, le changement du climat pourrait avoir l'effet inverse au Sud. L'institut Ouranos prévoit moins de pluie dans les années à venir, un déficit de 10 à 15% qui pourrait nuire à la navigation commerciale.