Même s'il a essuyé un refus catégorique le printemps dernier, le Québec espère toujours convaincre le gouvernement conservateur de lui garantir une part importante des retombées de contrats militaires à venir.

Même s'il a essuyé un refus catégorique le printemps dernier, le Québec espère toujours convaincre le gouvernement conservateur de lui garantir une part importante des retombées de contrats militaires à venir.

Le ministre du Développement économique Raymond Bachand a rencontré jeudi à Ottawa son nouvel homologue fédéral Jim Prentice, l'ancien ministre des Affaires indiennes arrivé aux commandes de l'Industrie il y a quelques semaines.

Il a ensuite discuté avec le sénateur Michael Fortier, ministre des Travaux publics et ministre responsable de la région de Montréal.

D'après M. Bachand, l'aéronautique a été «au coeur» des deux rencontres. Le ministre québécois estime en effet que le développement de cette industrie est l'enjeu «le plus important» des discussions fédérales-provinciales au sujet de la métropole, devant les infrastructures et la culture.

Le gouvernement du Canada a indiqué qu'il entendait acheter pour 17 G$ d'équipement militaire, notamment des avions et des hélicoptères. Certains contrats ont déjà été confirmés et l'on s'attend à ce que d'autres le soient sous peu.

Les fournisseurs choisis doivent garantir qu'ils dépenseront au Canada un montant équivalent à celui de leur contrat. Ils ont cependant toute latitude pour choisir les entreprises, villes ou provinces où ils souhaitent investir.

Le Québec - qui abrite l'essentiel de l'industrie aéronautique canadienne ü aimerait qu'une partie des retombées lui soient réservées.

Selon Raymond Bachand, il ne s'agit pas de garantir à la province «un pourcentage» précis des retombées mais bien de favoriser le développement de l'économie du pays.

Le ministre dit craindre qu'Ottawa «déstructure» le secteur manufacturier en y injectant autant d'argent d'un coup sans renforcer les entreprises les plus aptes à affronter la concurrence mondiale.

Jim Prentice serait plus «sensible» à cette réalité que son prédécesseur Maxime Bernier, qui prêchait le laisser-faire et s'opposait à l'intervention de l'Etat dans l'économie.